Condamnation de Blaise Compaoré et Cie : « Une victoire », avocats de la famille Sankara

Le présidium de la conférence de presse : De gauche à droite, Me Prosper Farama, Me Benewendé Sankara, la veuve Mariam Sankara, Me Julien Lalogo, Me Jean Patrice Yameogo. Photo : Burkina24

L’épouse du défunt président du Conseil national de la révolution (CNR), Mariam Sankara et le collectif d’avocats de la famille Sankara ont animé une conférence de presse le jeudi 7 avril 2022 au lendemain du verdict du procès de Blaise Compaoré dit Jubal et 13 autres.  

Face aux journalistes ce jeudi 7 avril 2022, Mariam Sankara, épouse de feu Thomas Sankara et ses avocats Me Julien Lalogo, Me Benewendé Sankara, Me Prosper Farama, Me Jean Patrice S. Yameogo. Selon les conférenciers, la décision de condamnation de Blaise Compaoré, de Gilbert Diendéré, de Jean Pierre Palm, de Idrissa Sawadogo, de Tibo Ouédraogo, de Hyacinthe Kafando, de Nabonssouindé Ouédraogo, Djakalya Démé, Albert Belemlilga et Ninda Tondé dit Pascal alias Mang-Naaba « est une victoire, d’abord de Mariam Sankara dont il faut saluer le courage, la bravoure et l’abnégation. Elle (la décision de condamnation) est le fruit du combat de tous les hommes et femmes épris de justice, de vérité, de paix et de liberté comme valeurs cardinales de la dignité humaine. »

Me Benewendé Sankara et ses confrères dédient « cette victoire » à la presse dont le rôle a été déterminant dans la recherche de la vérité sur l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses compagnons. Les avocats ont dit prendre acte de la décision rendue par la Chambre de première instance du Tribunal militaire de Ouagadougou le mercredi 06 avril 2022. « Nous nous félicitons des résultats auxquels nous sommes parvenus grâce à un travail d’équipe fait avec méthode dans la confraternité et dans l’engagement des avocats qui ont vu à travers le procès Thomas Sankara la défense au-delà des intérêts familiaux, d’une cause : celle de la liberté africaine et la lutte contre l’impunité », a poursuivi Me Sankara. Pour eux, le président du Tribunal Urbain A. Méda et ses collègues ont inscrit leurs noms en lettres d’or dans l’histoire judiciaire du Burkina Faso, et ce, « pour la postérité » pour avoir « courageusement dit le droit et rendu la justice au nom du peuple burkinabè. »

Ils ont rendu hommage au Comité international Justice pour Thomas Sankara, au professeur Aziz Fall, au défunt Me Dieudonné Nkounkou auteur de la première plainte du 29 septembre 1997 dans l’affaire de l’assassinat de Sankara, etc. Pour Me Prosper Farama, dans la liste des hommages, il faut joindre de Me Jean Bessolo et celui de son maitre de stage Me Benewendé Sankara. « Il faut lui rendre hommage pour son courage. Il a accepté recevoir des confrères dans son cabinet pour porter l’affaire Thomas Sankara devant les Tribunaux. Ce n’est pas évident à l’époque au regard du contexte. Tout le monde ne prononçait pas le nom de Sankara encore moins osé  joindre le nom de Blaise Compaoré », a souligné l’avocat.

Me Prosper Farama a salué ses confrères de la défense pour leur professionnalisme et la courtoisie pendant le procès. « Nos confrères de la défense ont tenu leur rôle de façon parfaite. Cela, à mon sens, grandit la justice burkinabè », a-t-il indiqué. Me Ambroise Farama, Me Anta Guissé, Me Ferdinand Nzepa et Me Désiré Sebgo sont constitués aux cotés de la famille Sankara mais n’ont pas pu participer à la conférence de presse.

Aya Ouédraogo

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