Burkina Faso : Harouna Dicko appelle le Président Traoré à ne pas organiser d’élections tant que tous les Burkinabè ne pourront pas voter…
L’homme politique burkinabè, Harouna Dicko a animé un point de presse ce jeudi 12 octobre 2023 à Ouagadougou. Pour, le conférencier sans sécurité, il sera difficile de faire des élections au Burkina Faso.
Droit dans ses bottes, Harouna Dicko devant les médias évoque son combat pour l’amélioration de la société Burkinabè, par le droit. D’entrée de jeu, il a souligné qu’il est partisan de l’application rigoureuse des dispositions de la Constitution. Il a expliqué aux journalistes qu’il avait de l’admiration pour le président de la Transition qui l’avait séduit à travers ses premières déclarations sur les antennes de radio Oméga et de la voix de l’Amérique (VOA).
Mais dès le 6 octobre 2022, « mon admiration pour ce jeune fringant, a pris un coup sérieux lorsque j’ai lu l’acte fondamental du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR2) qu’il a signé la veille, comme Chef de l’État, Chef suprême des armées, contrairement à ses premières déclarations publiques, quatre jours seulement avant », affirme Harouna Dicko.
En effet, à l’en croire, le 14 octobre 2022, le Président du MPSR2 a signé une charte pour une Transition politique de 21 mois. Aujourd’hui force est de constater qu’« en 12 mois de plein pouvoir, le MPSRS 2 n’a accompli aucune mission de ses missions clairement définies à l’article 2 de sa charte de Transition ».
Pour Dicko, la dernière mission de la Transition devrait être accomplie au plus tard le 2 juillet 2024. Mais « le Président de la Transition a affirmé le 29 septembre 2023, que cette mission n’est pas une priorité pour lui ». Et « cela ressemble à un aveu d’incapacité d’honorer ses engagements dans le délai fixé de commun accord ».
En arguant qu’il n’y aura pas d’élections tant que « tous les Burkinabè ne pourront pas voter, le Président de la Transition me rejoint, car le 13 février 2020, je vous avais déclaré mon réengagement dans l’action politique, tout en exprimant mon opposition à la tenue d’élections avant que le Burkina Faso ne recouvre l’intégralité de son territoire », affirme M. Dicko.
Toujours d’après lui, à l’époque, presque tous les partis politiques et les organisations de la société civile, se sont accordés pour modifier des dispositions du code électoral, afin de tenir le 22 novembre 2022, l’élection présidentielle, qui pour lui est la plus médiocre jamais tenue au Burkina Faso. « Aujourd’hui je n’ai aucune raison d’accepter la tenue d’élections au moment où le gouvernement est incapable de faire un bilan précis du recouvrement de l’intégrité du territoire national » soutient-il.
Harouna Dicko invite le Chef de l’État pendant qu’il est toujours temps, à se ressaisir et à reconnaitre la vérité comme il l’a déjà fait à sa rencontre avec les partis politiques et les OSC en novembre 2022. Et pour M. Dicko « ma part de vérité est qu’aucune fraction de notre peuple, ne peut à elle seule, gérer convenablement le Burkina Faso post-insurrectionnel en proie au terrorisme », a-t-il conclu.
Ben Oumar Ouédraogo