Burkina : Le Pr Loada accuse le parti au pouvoir d’avoir posé plusieurs barrières au vote massif de la diaspora
L’aggravation de la crise sécuritaire, l’enrôlement de la diaspora sur le fichier électoral, la santé du général Djibril Bassolé… Ce sont entre autres, les sujets sur lesquels l’opposition politique burkinabè s’est penchée ce mardi 28 janvier 2020, dans sa traditionnelle rencontre avec la presse.
Les 20, 23 et 25 janvier 2020 ont été marqués par des attaques terroristes. En effet, 36 civils burkinabè ont été tués dans une attaque terroriste dans la commune de Barsalogho, province du Sanmatenga, précisément dans les villages de Nagraogo et de Alamou. Deux enseignants de l’école de Donla, à Gahéri ont été battus et dépouillés le 23 janvier 2020, par des individus armés. Un policier de garde à la caisse populaire de Manni, dans la province de la Gnagna a été tué par des individus armés, le 25 janvier 2020.
« Nous avons également appris qu’un nombre indéfini de nos compatriotes, des dizaines, selon certains, ont été encore massacrés à Silgadji dans le Soum par des hommes non identifié », a déploré, Augustin Loada, président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS). Pourtant, selon lui, l’alerte avait été donnée sur le danger que courraient les populations du village de Silgadji.
L’opposition politique invite le gouvernement, à outiller les forces de défenses et de sécurité et « d’organiser les renseignements et les relais locaux pour contrer ce projet macabre ». Elle se réjoui par ailleurs du lancement d’un recrutement de 2000 militaires de rang.
Contribution de l’Opposition
L’opposition politique a également réagi sur le vote des lois relatives à la sécurité et aux élections. La loi sur les volontaires de la défense pour la patrie a été votée à l’unanimité, selon Augustin Loada. Il affirme que c’est par patriotisme que les députés de l’opposition ont voté pour.
« Ceux qui reprochent à l’opposition de ne pas proposer des solutions devraient noter, une fois de plus, que l’opposition donne ses idées et sait taire sa désapprobation quand l’intérêt supérieur de la nation est en jeu. C’est d’ailleurs dans ce même élan patriotique que l’opposition contribue à enrichir toutes les lois visant de meilleures conditions de vie et de travail de nos FDS », a-t-il dit.
Lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, la modification du code électoral a été votée à l’unanimité, selon lui. La loi portant fixation de quota et modalités de positionnement des candidats ou des candidates aux élections législatives et municipales au Burkina Faso a été adoptée. Le vote de ces lois traduit « une maturité politique », selon l’opposition.
Deux résolutions ont également été votées à cette même session extraordinaire, à savoir l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les sociétés de téléphonie mobile et une autre sur les sociétés immobilières.
Comme il fallait s’y attendre, le vote de la diaspora burkinabè s’est invité à se rendez-vous hebdomadaire. 22.858 burkinabè de l’extérieur ont pu prendre leurs cartes d’électeur le 26 janvier 2020, date de la clôture de l’enrôlement des burkinabè de la diaspora sur le fichier électoral. L’opposition demande que la période d’enrôlement puisse être prolongée.
« Il s’agit d’un échec programmé par le pouvoir en place. Le MPP a posé plusieurs barrières pour empêcher un vote massif de nos concitoyens de la diaspora. Des pièces de votations aux lieux de votes en passant par les cafouillages entre l’ONI et la CENI, tout a été savamment orchestré pour en arriver à ce résultats squelettiques », a indiqué le président du MPS.
L’état de santé du général Djibrill Bassolé a également été abordé. L’opposition s’apprêtait, selon Augustin Loada, a plaidé de nouveau auprès du Président du Faso et de l’institution judiciaire, pour l’évacuation du général de gendarmerie, quand elle a appris qu’il venait d’obtenir son visa pour la France en vue d’une évacuation imminente.
Le 23 janvier 2020, l’ONG transparency international a publié son rapport sur la corruption dans le monde. En 2019, le Burkina Faso a été classé 85e sur 180 pays. « Entre 2016 et 2019, le régime du MPP a réussi en quatre ans de mandat présidentiel la triste performance de hisser le pays de la 72e place à la 85e place dans le classement de transparency international, ce qui signifie que notre pays avec un score oscillant entre 42 et 41 sur 100, est perçu comme de plus en plus corrompu », a soutenu Augustin Loada.
Eliette ZOUNGRANA (Stagiaire)