Crise scolaire : L’AESO tient le ministre Ouaro responsable

Face à la presse le jeudi 27 mai 2021, l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO) a donné sa lecture sur la crise scolaire en cours. 

Les responsables de l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou sont formels. Les reformes entreprises par le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Stanislas Ouaro, sont des “réformes anti-élèves”. Ces réformes tenant à l’instauration de sujets uniques en histoire-géographie et en science de la vie et de la terre, soutient l’Association des scolaires, ne sont d’ailleurs pas nouvelles. En 2013, elles avaient été tentées mais ajournées du fait du rejet des élèves et de  la communauté éducative.

La réforme annoncée du Bac avait, elle aussi, été tentée en 1996 puis en 2000. “L’objectif de cette réforme était de faire du bac le diplôme de fin de cycle du secondaire et non le premier grade de l’université comme cela a toujours été le cas, et du coup limiter l’accès aux universités publiques aux nombreux bacheliers (…). Mais face à la résistance des scolaires et des étudiants et aussi grâce au soutien du peuple Burkinabè, les autorités sont revenues à la raison en abandonnant cette réforme hasardeuse qui n’arrangeait nullement les enfants de notre peuple si ce n’est que satisfaire les institutions internationales comme le FMI et la Banque Mondiale avec leurs programmes d’ajustement structurel (PAS)”, analysent le porte de l’AESO, Madi Ouédraogo et ses camarades.

Deux morts

Pour le ministre en charge de l’Education nationale, l’annulation de deux épreuves en Histoire-Géographie et en Science de la vie et de la terre tient au fait que plusieurs élèves perdent du temps pour choisir le sujet à traiter. Mais pour les élèves, ces arguments ne tiennent pas du tout la route car ” les autorités ministérielles ont oublié de mentionner que l’épreuve de français et de philosophie comportent chacun plusieurs sujets”.

Pour les conférenciers, l’éducation nationale “s’est dégradée” depuis l’arrivée du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au pouvoir. Pour preuve, les élèves citent l’annulation, sans autre forme de procès, des examens blancs. Ils tiennent le ministre Stanislas Ouaro pour responsable de la situation de crise. “Sur instruction du ministre Ouaro, une répression barbare et aveugle s’est abattue sur les élèves partout où ils ont manifesté à travers le pays”, note l’AESO.

Selon un décompte fait par cette association des scolaires, deux élèves sont décédés des suites des manifestations contre les réformes, une centaine d’élèves blessés et plusieurs élèves mis aux arrêts. L’AESO exige la libération de tous les élèves arrêtés par la police et détenus, la prise en charge des blessés et l’arrêt des réformes engagées par le ministre de l’Education nationale, Stanislas Ouaro.                                                                                                                                                                                                                                                                                      

                                                                                                                                                                           Aya Ouédraogo

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