Affaire Norbert Zongo : Le Collectif dénonce “des contorsions procédurales et demi-avancées”

Des membres du Collectif déposant des gerbes de fleurs sur les tombes de Norbert Zongo et de ses compagnons
22 ans après les évènements de Sapouy qui ont coûté la vie au journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons, le Collectif des organisations de masses et de partis politiques (CODMPP), maintient toujours la mobilisation pour exiger la vérité et la justice. Ce dimanche 13 décembre 2020, les militants du Collectif ont rendu hommage aux victimes de Sapouy au cimetière de Gounghin à Ouagadougou.
La tradition a encore été respectée. Très tôt le matin de ce dimanche 13 décembre 2020, les responsables du CODMPP, structure créée au lendemain de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, se sont rendus au cimetière municipal de Ouagadougou où reposent les victimes de l’autodafé de Sapouy.
A leur côté, des membres de la famille Zongo, l’un des avocats de la famille Zongo et des responsables de l’Association de journalistes du Burkina venus également se recueillir sur les tombes de Norbert Zongo, Blaise Ilboudo, Ernest yembi Zongo et Abdoulaye Nikiéma dit Ablassé tués le 13 décembre 1998.
Après ce recueillement, les militants du Collectif ont animé un meeting à la place de la Nation pour exiger la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune. Même si la mobilisation semble relativement faible, le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré, estime que c’est la détermination et la lutte unitaire qui feront triompher le dossier du journaliste et de ses compagnons.
22 ans après les évènements, tous les regards sont tournés vers la justice. « On nous a fait des promesses, des engagements ont été pris, mais toujours rien de concret », a déploré le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Guezouma Sanogo. En tout état de cause « ni les tergiversations, ni les obstacles dressés çà et là à travers les contorsions procédurales et autres demi-avancées ne viendront à bout de la détermination de la mobilisation pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons », clame Chrysogone Zougmoré.
Toutefois, il y’a de quoi se satisfaire et à donner un grain d’espoir aux veuves et orphelins si l’on en croit l’avocat de la famille Zongo, Me Bénéwendé Stanislas Sankara. « Il faut dire que ce n’est qu’en 2015, après l’insurrection que le dossier a été rouvert au centre de presse et au MBDHP », relève Me Sankara.
A ce jour, l’information judiciaire ouverte en 2015 par le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Ouaga I a permis l’inculpation des soldats Christophe Kombacere, du caporal Wampasba Nacoulma , du sergent Banagoulo Yaro pour « assassinat et destruction de biens ». François Compaoré, le frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré, est mis en examen pour incitation à assassinat. Un mandat d’arrêt et une demande d’extradition sont émis à son encontre. Selon nos confrères de la Radio France Internationale, la décision du Conseil d’Etat français est attendu pour le 18 décembre 2020.
Par Henri Zongo