Arrêt sur l’Histoire : 62 ans après sa disparition, tout savoir sur DANIEL OUEZZIN COULIBALY

Le 9 Avril 1946, Ouezzin Coulibaly participe à Abidjan à la création du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dirigé aujourd’hui par Henri Konan Bédié en Côte d’Ivoire. Ouezzin Coulibaly était membre du 1er bureau mis en place dont Houphouët-Boigny était le président (Ph DR)

Le lundi 7 septembre 2020 dernier a marqué les 62 ans de la disparition du président Daniel Ouezzin Coulibaly, figure emblématique de l’histoire de la Haute-Volta et de l’Afrique.

La biographie du président Daniel Ouezzin Coulibaly se confond avec la création du Rassemblement démocratique Africain (RDA) en 1946, la reconstitution de la colonie de la Haute-Volta en 1947, les liens entre voltaïques (Burkinabè) et ivoiriens, le processus de décolonisation en Haute-Volta, le gouvernement de la loi-cadre et l’indépendance en Haute-Volta.

 

I/ NAISSANCE ET FORMATON

1909 : Naissance du petit Ouezzin à Pouy situé à une vingtaine de kilomètres de Dédougou. Il est le 7ème enfant de son père, Mommoui Coulibaly et de sa mère Séwéré Coulibaly, tous deux cultivateurs. Le nom Ouezzin veut dire «le porte-flambeau».

Le petit Ouezzin nait dans un territoire qui fait partie de la colonie du Haut Sénégal Niger crée par décret du 18 octobre 1904 avec Bamako pour capitale.

1915-1916 : Le jeune Ouezzin est témoin de la Grande Insurrection populaire des populations du Bani-Volta dont prennent part ses parents contre l’administration coloniale et qui va contribuer à la création de la colonie.

Novembre 1916 : le jeune Ouezzin entre à l’école élémentaire basé à Dédougou sur ordre du chef de canton de Pouy, Amadou. Il sera le seul scolarisé parmi ses 6 frères et sœurs.

1er mars 1919 : La colonie de la Haute-Volta est créée par décret avec comme premier gouverneur Édouard Hesling pendant que Ouezzin est en classe de CP2 à Dédougou.

1922 : 6 ans après son entrée à l’école, Ouezzin est admis au certificat d’études primaires et élémentaires. Il est également reçu au concours d’entrée à l’Ecole primaire supérieure (EPS) de Ouagadougou, la seule école qui existait pour toute la Haute-Volta.

1922-1925 : Ouezzin fréquente l’Ecole primaire supérieure (EPS) de Ouagadougou avec un autre élève Bessin Yoffu qui témoigne.

«Nous avons effectué ensemble trois années d’études à l’EPS de Ouagadougou, à l’issue desquelles nous avons été reçus au concours d’entrée à l’école William-Ponty. Sur 11 candidats, il y avait deux admis, Ouezzin et moi».

1925-1928 : Ouezzin Coulibaly et Bessin Yoffu passent trois années à l’école William-Ponty et en sortent diplômés et prêts à enseigner.

L’école William Ponty a été créée en 1903 à Saint-Louis  avant d’être transférée sur l’île de Gorée en 1913.

 

2/ L’ENSEIGNANT, LE DIRECTEUR D’ECOLE, LE SURVEILLANT GENERAL, LE SYNDICALISME

Octobre 1928 : Ouezzin Coulibaly et Bessin Yoffu sont affectés à l’école régionale de Ouagadougou alors dirigé par un Européen Lenocle.

Lenocle confie la classe de CM1 à Ouezzin Coulibaly qui devient son adjoint dans l’école pendant deux ans.

Septembre 1930 : Ouezzin Coulibaly est muté à Bobo-Dioulasso où il poursuit l’enseignement.

La même année, il se marie à 21 ans à Makoukou Traoré, la fille du chef de canton de Sindou, Balla Traoré.

5 avril 1931 : Ouezzin Coulibaly et son épouse se convertissent au christianisme à Bobo-Dioulasso et prennent les prenons de Daniel-Lazare et Célestine-Marie-Marthe.

5 septembre 1932 : Ouezzin Coulibaly est toujours enseignant à Bobo-Dioulasso quand un décret supprime la colonie de la Haute-Volta et repartit son territoire entre les colonies du Soudan français (actuel Mali), du Niger et de la Côte d’Ivoire.

Septembre 1933 : Ouezzin Coulibaly est affecté à Banfora où il dirige l’école rurale pendant deux ans avant d’être remplacé à ce poste par son promotionnaire Bessin Yossu.

1934 : Ouezzin Coulibaly est toujours directeur d’école à Banfora quand, le chemin de fer dont la construction a débuté en 1903 à Abidjan, arrive à Bobo-Dioulasso.

Décembre 1935 : Ouezzin Coulibaly est affecté comme surveillant général à l’école William-Ponty avec le statut d’«Instituteur adjoint 1er échelon, du cadre secondaire de l’enseignement».

1er Janvier 1937 : Ouezzin Coulibaly est promu au grade d’instituteur 1er échelon

Juillet 1937 : Ouezzin Coulibaly accompagne un groupe d’élève à l’exposition internationale  de Paris à la demande du directeur de l’école William-Ponty après consultation du gouverneur général.

1937 : Ouezzin Coulibaly co–fonde à Dakar avec le futur président du Mali Modibo Kéita, le premier syndicat des enseignants de l’Afrique occidentale française.

1er Janvier 1938 : L’école William-Ponty est transférée de Gorée à Sébikotane, à 42 kilomètres de Dakar.

1er Janvier 1938 : Par décret du 13 juillet 1937, une région administrative de la Haute-Côte d’Ivoire regroupant les cercles de Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Koudougou, Gaoua et Bobo-Dioulasso est créé. Louveau est délégué par le gouverneur de Côte d’Ivoire comme résident supérieur à Ouagadougou.

1938 : A Rufisque (une ville sénégalaise), Ouezzin Coulibaly instaure une rencontre hebdomadaire des intellectuels africains pour échanger sur l’égalité des droits de l’homme dans l’espace africain.

Prennent part à l’activité, Abdoulaye Sadji, Doudou Guèye, Fara Sow et Mamadou Dia, futur président du Conseil de gouvernement du Sénégal, etc.

19 Juin 1942 : Le directeur de l’école William-Ponty adresse une lettre à l’inspecteur général de l’Enseignement à Dakar.

Dans la lettre, il demande l’octroi d’ «une gratification en faveur de Ouezzin Coulibaly (…) pour le travail remarquable qu’il a fourni, tant dans l’organisation de la discipline de l’école que dans la parfaite organisation des équipes d’athlétisme et de sport».

1942 : En plus de son poste de surveillant général, Ouezzin Coulibaly est chargé de l’enseignement de la psychologie, de la  pédagogie théorique et pratique et de la littérature africaine.

1er Janvier 1943 : Ouezzin Coulibaly est promu Instituteur principal.

Février 1943 : Ouezzin Coulibaly est membre fondateur et secrétaire général du bureau de l’Amicale William-Ponty composée d’anciens élèves de toutes les sections.

L’Amicale dresse trois revendications :

-l’application au niveau de l’école, du programme d’études conduisant à  l’obtention du brevet supérieur

-l’égalité entre Africains et Européens dans les prestations familiales et les avantages sociaux attachés aux salaires

-l’ouverture aux Africains, des postes de cadres supérieurs et généraux de la fonction publique par voie de concours professionnels

Novembre 1943 : Un arrêté du gouverneur de l’AOF décerne à Ouezzin Coulibaly, le Diplôme supérieur d’Aptitude professionnelle (DSAP)

La même année, Ouezzin Coulibaly est nommé directeur de l’école annexe de l’école William-Ponty

1er janvier 1944 : Ouezzin Coulibaly intègre le cadre supérieur de l’enseignement primaire

17 avril-12 mai 1944 : Ouezzin Coulibaly effectue un séjour pédagogique à Sikasso, au Soudan (actuel Mali). Un ordre de service daté du 13 avril 1944, définie le but de sa mission à Sikasso.

Il part pour étudier les méthodes d’enseignement en usage à l’école primaire publique de Sikasso et les réalisations obtenues dans cet établissement dans le but d’enrichir son expérience pédagogique et celle des élèves-maîtres qui lui étaient confiés.

25 août 1944: Le pays colonisateur, la France occupé depuis le début de la deuxième guerre mondiale en 1939 par l’Allemagne de Hitler, est libérée par les alliés et un gouvernement provisoire formé depuis le 3 juin 1944 par le général de Gaulle, s’installe à Paris.

25 juillet 1945 : Une décision octroie un congé de trois mois à Ouezzin Coulibaly à partir du 1er août 1945.

6 août 1945 : Après dix ans passés au Sénégal comme enseignant, surveillant général et directeur d’école, une décision du gouverneur général met Ouezzin Coulibaly à la disposition du gouverneur de la Côte d’Ivoire à l’expiration de son congé.

Le gouverneur de la Côte d’Ivoire affecte Ouezzin Coulibaly à la tête du secteur scolaire de Séguéla pour compter du 1er octobre 1945.

Mais l’enseignant syndicaliste Ouezzin Coulibaly n’enseignera plus car porté vers d’autres responsabilités par l’évolution politique en Haute et Basse Côte d’Ivoire.

3/ L’ENGAGEMENT POLITIQUE : LE DEPUTE, LE SENATEUR, LE LION DU RDA

1945 : Le gouvernement provisoire français dirigé par le général De Gaulle, décide d’élire des représentants de ses colonies pour la première fois, à l’assemblée constituante française.

Il est donc prévu l’élection de deux députés en Haute et Basse Côte d’Ivoire, l’un représentant les colons, l’autre les autochtones.

Pour le poste des autochtones, 14 candidats se présentent dont un planteur de 45 ans, de la Basse Côte d’Ivoire, Houphouët-Boigny et un vieux notable de 70 ans, de la Haute-Côte d’Ivoire, Tenga Ouédraogo, (Baloum Naba), ministre du Moro Naba Saga, de Ouagadougou.

Pendant qu’il jouit de ses congés à Dakar, Ouezzin Coulibaly reçoit la visite d’un groupe de colons français de la Côte d’Ivoire qui essaient de le convaincre de déposer sa candidature à l’élection législative prévue le 21 octobre 1945.

Ces colons tentent de persuader Ouezzin Coulibaly que ses brillantes qualités d’intellectuel serviraient la cause Franco-africaine à Paris s’il est élu.

Ouezzin Coulibaly ne refuse ni n’accepte leur proposition mais décide d’entreprendre le voyage en Haute-Côte d’Ivoire pour observer le terrain électoral.

Ayant eu écho de la probable candidature de Ouezzin Coulibaly, Houphouët-Boigny s’arrange pour le rencontrer en septembre 1945 à Agboville en Côte d’Ivoire par l’entremise d’un ami commun Doudou Gueye.

Au cours de cet entretien, Houphouët-Boigny fait le résumé des enjeux des élections à Ouezzin Coulibaly qui après analyse décide de ne pas se présenter mais de plutôt soutenir la candidature de Houphouët-Boigny.

«Les colonialistes veulent me faire jouer un rôle abject : celui du candidat qui, ne pouvant pas battre le Baloum Naba, serait capable d’écarter Houphouët, faire élire le noble, mais incapable vieillard. M. Houphouët, non seulement je ne poserai pas ma candidature mais en Haute Côte d’Ivoire, je battrai la campagne pour vous. Je serai votre agent électoral», a déclaré Ouezzin Coulibaly.

Comme promis, Ouezzin Coulibaly bat campagne en Haute Côte d’Ivoire pour son candidat.

21 octobre 1945 : En Haute Côte d’Ivoire, le Moro Naba à la tête de l’Union pour la Défense des Intérêts de la Haute Volta (UDIHV) qu’il a créé la même année, appelle à voter pour son ministre Balloum Naba qui bénéficie du vote des populations mossi.

Ouezzin Coulibaly appelle à voter pour Houphouët-Boigny qui bénéficie du vote des populations du Grand Ouest. Aucun des candidats n’a la majorité nécessaire pour se faire élire.

4 Novembre 1945 : Un second tour est organisé et permet à Houphouët-Boigny de remporter l’élection grâce à l’action de Ouezzin Coulibaly, devenant ainsi le premier député de la Haute et Basse Côte d’Ivoire, à la première Assemblée constituante française.

20 janvier 1946 : En France, en désaccord avec le projet de constitution et les ministres communistes, le général de Gaulle démissionne de la tête du gouvernement provisoire français.

5 avril 1946 : Au Palais Bourbon (Assemblée nationale française) à Paris, le député Houphouët-Boigny  propose la loi relative à la suppression du travail forcé. La loi est votée grâce au soutien des députés du Parti communiste Français (PCF) et promulguée le 11 avril.

9 Avril 1946 : Ouezzin Coulibaly participe à Abidjan à la création du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui est autorisé par un arrêté du gouverneur Latrille, le 30 avril 1946.

Ouezzin Coulibaly est membre du bureau provisoire de 18 membres du PDCI mis en place dont Houphouët-Boigny est le président.

12 mai 1946 : Ouezzin Coulibaly et Ali Barraud (médecin voltaïque) créent la sous-section du PDCI à Dédougou et Ali Barraud crée en août 1946, la sous-section de Koudougou, ville où il est en fonction.

Les mois qui suivent, plusieurs autres sous-sections du PDCI sont créées dans les localités importantes de l’ouest de la Haute-Côte d’Ivoire grâce à l’action de Ouezzin Coulibaly.

29 mai 1946 : Le mandat des députés africains en France est à son terme et Houphouët-Boigny arrive à Bobo-Dioulasso pour battre campagne pour sa réélection.

Pour éviter que le Moro Naba ne lui oppose un autre candidat comme en 1945,  Houphouët-Boigny déclare à Bobo-Dioulasso qu’il n’est pas opposé à la reconstitution de la Haute-Volta, réclamé par le souverain mossi.

Ce qui amène le Moro Naba depuis Ouagadougou, a retiré la candidature de son frère Etienne Congo des compétitions électorales pour faciliter la réélection de Houphouët-Boigny.

2 Juin 1946 : Houphouët-Boigny est réélu à la deuxième Assemblée nationale constituante en France au nom de la Haute et de la Basse Côte d’Ivoire mais ce mandat ne durera que 5 mois.

26 Juillet 1946 : Le Moro Naba adresse une lettre au ministre de la France d’Outre-Mer  pour demander que le peuple mossi soit représentée au parlement français par ses propres enfants.

18 Septembre 1946 : Houphouët-Boigny et six autres élus africains signent à Paris un manifeste invitant leurs compatriotes à la création à Bamako, d’un grand mouvement africain pour la défense des intérêts des peuples africains.

13 octobre 1946 : La constitution de la Quatrième République française est adoptée par référendum et l’élection d’une nouvelle chambre des députés est annoncée en novembre 1946 en France mais également dans les colonies.

18 au 21 octobre 1946 : Le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) est créé à Bamako, chef-lieu du Soudan français (actuel Mali) en présence d’environ 800 délégués.

Houphouët-Boigny est élu président et Gabriel D’Arboussier (Ancien député du Gabon – Moyen Congo), secrétaire général.

Ouezzin Coulibaly est désigné pour assurer la coordination des activités du RDA. Il sillonne toute l’Afrique occidentale Française (AOF) pour installer les sections notamment au Soudan (Mali), en Guinée, au Niger, au Dahomey (Benin), au Cameroun, au Sénégal, au Congo, etc. Il devient aux yeux de tous, le lion du RDA.

 

Le RDA soutenu par les partis communistes et l’Union soviétique, s’apparente au groupe parlementaire du Parti communiste Français (PCF).

 

A l’approche des élections législatives annoncée par la Quatrième République, le tout nouveau président du RDA Houphouët-Boigny se rend à Ouagadougou auprès du Moro Naba et lui promet de soutenir sa requête pour la reconstitution de la Haute-Volta.

Les deux hommes se mirent d’accord pour présenter une liste unique à l’élection du 10 Novembre 1946 appelée «liste d’union sacrée».

La liste comprend trois candidats : Félix Houphouët-Boigny (représentant la Basse Côte d’Ivoire), Ouezzin Coulibaly (représentant l’Ouest de la Haute Côte d’Ivoire) et Philippe Zinda Kaboré (représentant le pays mossi).

10 Novembre 1946 : La liste est brillamment élue, elle remporte les trois sièges.

Au cours de la législature 1946-1951, Ouezzin Coulibaly est membre de deux groupes parlementaires. Le premier groupe est chargé d’étudier les questions relatives à l’enseignement et à la jeunesse.

Le second groupe est chargé d’étudier les questions relatives à la Défense nationale et au régime tirailleur.

Décembre 1946 : Consultés par l’inspecteur général des Colonies, Bargues, Ouezzin Coulibaly et Houphouët-Boigny se déclarent partisans de la reconstitution de la Haute-Volta.

20 Février 1947 : Le député Philippe Zinda Kaboré adresse des lettres au ministre de la France d’Outre-mer pour demander le rétablissement de la Haute-Volta.

4 mai 1947: Le premier ministre français Paul Ramadier, chasse les ministres communistes du gouvernement. Ces derniers étaient les principaux soutiens du RDA.

25 Mai 1947 : Philippe Zinda Kaboré meurt à Abidjan alors qu’il se préparait à prendre l’avion pour Paris.

21 Juillet 1947 : Ouezzin Coulibaly plaide devant le parlement français, pour la gratuité des soins aux invalides des Territoires d’Outre-Mer.

22 Juillet 1947 : Ouezzin Coulibaly déplore devant le parlement français, le taux de scolarisation extrêmement bas en Afrique noire et plaide pour l’augmentation du personnel enseignant en Afrique noire.

31 Juillet 1947 : Ouezzin Coulibaly plaide pour l’égalité des soldes des troupes d’Outre-Mer et des troupes métropolitains.

6 Août 1947 : Ouezzin Coulibaly dénonce à l’Assemblée nationale française la construction Outre-Mer d’un avion de liaison armé.

4 Septembre 1947 : Un projet de loi déposé par le gouvernement français à l’Assemblée nationale rétablit le territoire de la Haute-Volta avec comme gouverneur Gaston Mourgues.

Le plateau mossi jubile pour le rétablissement mais les populations de l’Ouest de la Haute-Volta affichent leurs mécontentements.

Pour l’administration, la reconstitution doit permettre d’isoler les territoires où domine le Rassemblement démocratique africain (RDA). À l’intérieur de chacun d’eux, la répression pourra frapper avec efficacité.

Le comité régional du PDCI de Bobo-Dioulasso envoie une note à l’inspecteur général des Colonies, Bargues pour marquer son désaccord au rétablissement.

Le comité déclare : «Les membres des bureaux présents, parlant au nom des populations ‘‘non mossi’’ de la Haute Côte d’Ivoire, se prononcent unanimement contre le retour de la Haute Volta ou, tout au moins, ne veulent pas faire partie d’une Haute-Volta éventuellement rétablie».

29 Septembre 1947 : Le député Ouezzin Coulibaly est accueilli à son arrivée à Bobo-Dioulasso, aux cris de ‘‘Vive Houphouët, nous ne voulons pas de la Haute-Volta’’, par un groupe d’anciens combattants conduits par leur président Souleymane Cissé, membre du bureau du RDA.

Le départ des communistes du gouvernement Français et le rétablissement de la colonie de Haute-Volta marque le début d’une période de répression contre le RDA et la séparation du RDA avec le plateau mossi.

27 au 31 Octobre 1947 : Ouezzin Coulibaly est présent au premier Congrès du PDCI à Abidjan qui rassembla les délégués de 71 sous-sections.

8 au 10 Novembre 1947 : Ouezzin Coulibaly participe à Bamako au premier Congrès ordinaire de l’Union Soudanaise (US)-RDA et dirige les débats avec une réelle maestria qui lui permit de contenir les discours enflammés des militants.

20 Décembre 1947 : Ouezzin Coulibaly préside un Congrès du RDA à Bobo-Dioulasso. Il est assisté du conseiller de la République française Franceschi. Il transforme la section du PDCI en Parti démocratique voltaïque (PDV), section du RDA.

Le rétablissement de la colonie de la Haute-Volta entraine la création d’un Conseil général (futur assemblée territorial) et prévoit l’élection de trois députés voltaïques devant siéger au parlement français.

Janvier 1948 : Ouezzin Coulibaly expose dans le journal ‘‘Réveil’’ avec beaucoup de fermeté, les revendications des instituteurs africains.

Ceux-ci demandaient en vain leur incorporation dans le cadre supérieur pour y rejoindre leurs collègues métropolitains.

31 mars 1948 : Le Conseil général (futur assemblée territorial) de la Haute-Volta est créé par une loi et l’élection des conseillers est prévue le 20 mai 1948.

Avril 1948 : Albert Mouragues est nommé gouverneur de la Haute-Volta avec pour mission de réprimer et décapiter le RDA. Partout les militants du RDA furent bousculés par l’administration pour le paiement de l’impôt de capitation.

Le RDA avait également contre lui, l’église catholique conduite par l’évêque de Ouagadougou, Monseigneur Thévénoud, dont l’autorité était incontestée tant sur l’administration locale que sur la chefferie mossie dont la hiérarchie était presque convertie au catholicisme.

3 Mai 1948 : Monseigneur Thévénoud écrit à ses fidèles par lettre pastorale : «Sans avoir rien réalisé en votre faveur, ces gens (du RDA) vous promettent cependant le paradis sur terre, et se présentent à vous comme les bienfaiteurs de votre race : c’est le communisme. N’ont-ils pas lancé un mouvement politique qui, sous prétexte de rassembler les démocrates africains, cache ses visées réelles d’introduction du matérialisme, d’introduction du communisme athée ?».

Farouchement combattue par l’administration coloniale, l’église catholique et la chefferie mossie, le RDA va sortir perdant de l’élection du conseil général et de celle des députés voltaïques à l’Assemblée nationale française.

30 Mai 1948 : Les élections au Conseil général sont un désastre pour le RDA qui ne remporte que 8 sièges sur 50.

Malgré la débâcle du RDA, Ouezzin Coulibaly avec sa grande popularité, s’impose à Bobo-Dioulasso et François Thiémounou Vinama remporte la 4è circonscription de Koudougou.

1er Juin 1948 : Ouezzin Coulibaly rencontre Houphouët-Boigny à Korhogo pour lui présenter la liste des trois candidats du RDA à l’élection des représentants du Territoire de la Haute-Volta au parlement Français.

La liste comprenait : Ouezzin Coulibaly, Ali N’Goni Barraud et Daouda Diallo.

Mais pour participer à cette élection, Ouezzin Coulibaly devait démissionner de son poste de député de la Côte d’ivoire qu’il occupe depuis 1946 sur la même liste que Houphouët-Boigny et le regretté Philippe Zinda Kaboré.

Houphouet-Boigny rejeta la liste et s’opposa catégoriquement à la démission de Ouezzin Coulibaly de son poste, de député de la Côte d’Ivoire.

2 Juin 1948 : La rencontre entre Ouezzin Coulibaly et Houphouet-Boigny s’achèvent sans consigne précise.

Houphouet-Boigny qui venait d’Abidjan continue son chemin vers Bamako en compagnie de Mamadou Konaté et Hamani Diori (futur premier président du Niger).

Ouezzin Coulibaly rentre à Bobo-Dioulasso avec sa délégation composée de Ciré-Bâ, secrétaire de la sous-section régionale RDA de Bobo-Dioulasso et Daouda Diallo, conseiller général de Gaoua.

De retour à Bobo-Dioulasso, les aspirants RDA à la candidature firent des démarches pressantes auprès de Ouezzin Coulibaly pour la constitution d’une liste du RDA menaçant même de démissionner du parti.

Après de multiples contacts et à l’issue de deux réunions, Ouezzin Coulibaly constitue une liste ‘‘Union Indépendante’’ de tendance RDA et choisit personnellement de rester député de la Côte d’Ivoire.

27 Juin 1948 : Le RDA perd les trois postes de l’élection à l’Assemblée nationale française malgré une campagne électorale active conduite par les députés Ouezzin Coulibaly et Houphouet-Boigny.

Les trois postes sont remportés avec beaucoup d’irrégularités par les candidats de l’Union Voltaïques (UV) fortement soutenue par les chefs traditionnels mossi, l’église catholique et le gouverneur Albert Mouragues qui s’est donné pour mission de décapiter le RDA.

16 Juillet 1948 : Ouezzin Coulibaly plaide devant le parlement français, pour l’égalité des soldats noirs et des soldats blancs.

27 Août 1948 : Malgré les débâcles électorales du RDA en Haute-Volta, l’arrivée de Ouezzin Coulibaly à Bobo-Dioulasso mobilise les militants et paralyse la ville, le parti voulant démontrer sa force et défier l’administration coloniale.

28 Août 1948 : Au lendemain de ce mouvement monstre, Ouezzin Coulibaly et le conseiller général Vinama François Thiémounou sont convoqués par le commandant de cercle Rouvillois.

Il leur fit savoir qu’ils avaient violé les dispositions du décret du 23 octobre 1935 sur les réunions publiques et les cortèges et les informe que désormais les manifestations dites d’accueil, seront interdites pour éviter des incidents.

23 Octobre 1948 : 50 000 personnes se mobilisent pour accueillir à Bobo-Dioulasso, Ouezzin Coulibaly et Houphouet-Boigny, accompagnés d’un certain nombre de parlementaires des territoires voisins et de Raymond Barbé, membre du Comité central du Parti Communiste français.

Les parlementaires venaient de Dakar, où ils avaient pris part à une réunion du Comité de Coordination du RDA.

Pendant deux jours, des meetings sont organisés à Bobo-Dioulasso et à Banfora, au cours desquels Raymond Barbé prononce des discours d’une rare vivacité, engageant les militants du RDA à recourir à la violence et à attaquer les forces de l’ordre.

Face à l’effervescence politique qui prévalait à Bobo-Dioulasso, le gouverneur Mouragues interdit le 2è congrès interterritorial du RDA qui devait se tenir dans la ville.

Ouezzin Coulibaly saisi le ministère de la France d’outre-Mer et le Gouverneur général à Dakar pour dénoncer l’interdiction en vain.

Les parlementaires du RDA dont Ouezzin Coulibaly tinrent des propos très durs voire injurieux au Commandant de Cercle de Bobo-Dioulasso Rouvillois.

14 Novembre 1948 : Le gouverneur Laurent Péchoux est nommé à Abidjan avec la même mission que Mouragues en Haute-Volta, réprimer et casser le RDA.

20 Décembre 1948 : Ouezzin Coulibaly dénonce dans le numéro 343 du journal ‘‘Réveil’’, les nombreux actes de violence perpétrés avec l’accord de l’administration locale contre les élus ou les militants du RDA.

2 au 6 Janvier 1949 : Les dirigeants du RDA résignés tiennent leur Congrès à Abidjan.

6 Février 1949 : Des incidents éclatent à Abidjan, le gouverneur Laurent Péchoux arrête 30 militants du RDA dont huit dirigeants membres du comité directeur.

1949 : En Haute-Volta, grâce aux actions conjuguées de l’administration et de l’église catholique, le Comité directeur du RDA à Bobo-Dioulasso, se scinde en deux clans rivaux.

Dans son rapport du 4è trimestre de 1949, le commandant de Cercle de Bobo-Dioulasso Rouvillois évoque la situation en ces termes.

«Toujours des querelles de personnes entre membres des bureaux. Cependant, la présence de Ouezzin Coulibaly dans le cercle y a apporté une certaine accalmie, a réveillé certains espoirs et a donné une plus grande importance aux éléments les moins violents mais politiquement peut-être les plus dangereux».

15 Février 1949 : Ouezzin Coulibaly demande au parlement français que soit inscrite à l’ordre du jour, une demande d’interpellation qu’il dépose au nom du RDA, sur les provocations organisées dans divers territoires de l’Afrique.

12 et 14 Avril 1949 : Ouezzin Coulibaly plaide devant le parlement français, pour l’égalité des pensions des invalides de guerre d’Outre-Mer.

31 Mai 1949 : Ouezzin Coulibaly condamne devant le parlement français, l’envoi  des Tirailleurs africains en Indochine.

24 Juin 1949 : Ouezzin Coulibaly plaide devant le parlement français pour une plus grande proportion d’officiers africains.

26 Juillet 1949 : Ouezzin Coulibaly condamne devant le parlement français, le Pacte de l’Atlantique.

16 septembre 1949 : Le vicaire apostolique de Ouagadougou, Monseigneur Joanny Thévenoud, l’un des principaux ennemis du RDA, décède à Ouagadougou.

Il est remplacé par Monseigneur  Émile Socquet à la tête du vicariat apostolique de Ouagadougou.

19 au 21 Septembre 1949 : Le second Congrès de l’US-RDA se tient à Bamako. Ouezzin Coulibaly vante l’action du RDA sur le plan parlementaire et souligne l’utilité et l’intérêt de l’apparentement du RDA au Parti communiste Français (PCF).

Selon Ouezzin Coulibaly, le RDA lutte aux côtés du PCF pour l’obtention du suffrage universel, l’acquisition d’un code de travail démocratique, la revalorisation des produits des territoires d’Outre-Mer, etc.

7 Novembre 1949 : Ouezzin écrit un article dans le journal ‘‘Réveil’’ sous le titre «Nous voulons un changement de gouvernement».

Il affirme dans le journal qu’il n’était plus possible de gouverner les territoires africains avec uniquement le droit de la force et qu’aucune répression ne pourrait plus jamais éteindre la flamme de liberté qui brûlait désormais dans le cœur de chaque africain.

18 Octobre 1950 : Sous le poids de la répression, les élus du RDA au parlement français annoncent qu’ils se désapparentent des groupes parlementaires du Parti communiste français (PCF).

Le désapparentement crée des mécontents au sein du parti et le secrétaire général Gabriel d’Arboussier claque la porte.

29 Novembre et 13 Décembre 1950 : Ouezzin Coulibaly fait une déposition devant la commission d’enquête parlementaire, sur les «incidents de Côte d’Ivoire» du 6 Février 1949.

17 Décembre 1950 : L’intergroupe parlementaire RDA décide d’envoyer une mission composée de Ouezzin Coulibaly, Mamadou Konaté et Hamani Diori pour expliquer aux sections RDA au Sénégal, en Guinée, au Soudan et au Niger le bien fondé du désapparentement.

22 Décembre 1950 : Le président Houphouët-Boigny réunit les trois émissaires pour arrêter la ligne de conduite de ces derniers.

Ouezzin Coulibaly affirme : «Les difficultés seront nombreuses sur notre chemin et nous mesurons la grandeur de la mission qui nous est confiée (…) La tâche sera difficile, mais nous emploierons tous nos efforts afin de mériter la confiance que nous avez placée en nous».

Décembre 1950 : A Bamako, Ouezzin Coulibaly ne réussit pas à convaincre tous les membres de la section soudanaise du RDA tant l’opposition au désapparentement était forte.

Parmi les opposants se trouvait Modibo Kéita (futur premier président du Mali) qui finalement s’est rangé pour le désapparentement grâce aux actions de Ouezzin Coulibaly et de Mamadou Konaté.

La dissension divisa le mouvement et Gabou Diawara témoigne : «La dissension était très grave au sein de la jeunesse RDA. Certains jeunes sont partis du RDA. Personnellement, j’ai fait confiance à Ouezzin car je savais qu’il ne pouvait pas trahir la cause africaine, vu la sincérité de ses propos et la rigueur de ses arguments».

Le ministre de la France d’Outre-Mer François Mitterrand (futur président français) a invité les gouverneurs des territoires de l’AOF et de l’AEF à plus de modération et de tolérance vis-à-vis du RDA suite à son désapparentement du parti communiste Français.

Mais en Haute-Volta, le gouverneur Mouragues fait fi de l’instruction ministérielle et continue à lutter avec acharnement contre l’expansion du RDA.

17 Juin 1951 : Grâce aux actions peu catholiques du gouverneur Mouragues, l’Union Voltaïque  remporte les quatre sièges de députés à l’élection législative française face au RDA qui sort bredouille.

Dans toute l’Afrique noire, le RDA ne remporte que trois sièges sur 25. Il s’agit de Jean-Félix Tchicaya au Moyen-Congo, Mamadou Konaté au Soudan (actuel Mali) et Félix Houphouët-Boigny, en Côte d’Ivoire.

Juillet 1951 : Ouezzin Coulibaly condamne devant le parlement français, les fraudes électorales en Haute-Volta et en Côte d’Ivoire et il va perdre son poste de député de la Côte d’Ivoire.

Ne jouissant plus de son immunité parlementaire, les gouverneurs Péchoux et Mouragues maintiennent contre Ouezzin Coulibaly en Côte d’Ivoire et en Haute-Volta, une dizaine d’inculpations assorties de poursuites judiciaires l’obligeant à se réfugier en France.

15 Octobre 1951 : Ouezzin Coulibaly fait paraitre une vive dénonciation du procès de Grand-Bassam (d’octobre à décembre 1951) dans le  numéro 21 du journal ‘‘La Quinzaine’’.

19 Octobre 1951 : Il organise à Paris, une conférence de presse pour dénoncer une fois de plus le procès de Grand-Bassam.

Décembre 1951 : Ouezzin Coulibaly condamne une fois de plus, le procès de Grand-Bassam dans le journal ‘‘Esprit’’.

30 Mars 1952 : Exilé en France, Ouezzin Coulibaly ne participe pas aux élections à l’Assemblée territoriale voltaïque qui sont catastrophiques pour son parti, le RDA.

Presque tous ces conseillers généraux sortants furent battus. Le mouvement perdit le siège qu’il détenait au Grand conseil de l’AOF et à l’Assemblée de l’Union française.

L’année 1952 marqua le triomphe de l’Union Voltaïque (UV) soutenue par l’administration coloniale, l’église catholique et la chefferie mossi.

En Guinée, la direction du Parti démocratique guinéen (PDG) section du RDA est muté hors du pays avec l’objectif de démolir le parti.

Malheureusement pour eux, un certain Sékou Touré prend la tête du parti et devient le secrétaire général.

1er janvier 1953 : Ouezzin Coulibaly est élu sénateur de Côte d’Ivoire en remplacement de Biaka Boda, assassiné par l’administration coloniale. Il reprend ses activités politiques dans toute l’Afrique noire.

L’année 1953 : Le gouverneur Mouragues est affecté à un autre poste, il quitte  la Haute-Volta.

Le départ du gouverneur Mouragues et le décès de Monseigneur Thévénoud vont fragiliser l’union-Voltaïque et conduire à sa disparition les années suivantes.

1954 : Ouezzin Coulibaly se rend en Guinée pour soutenir la campagne électorale de Sékou Touré qui est à la tête de la section RDA depuis deux ans.

Octobre 1954 : Le train arrive pour la première fois à Ouagadougou avec à son bord Ouezzin Coulibaly et Houphouët-Boigny qui l’inaugure.

Janvier 1955 : Joseph Conombo et Henri Guissou quittent l’UV forment un nouveau parti, le Parti social pour l’émancipation des masses africaines (PSEMA). De même Nazi Boni de son côté quitte l’UV et fonde le Mouvement populaire africain (MPA), la même année.

8 au 11 Juillet 1955 : Le comité de coordination du RDA tient une réunion à Conakry en présence de Ouezzin Coulibaly et de Sékou Touré.

22 au 24 Septembre 1955 : Le sénateur Ouezzin Coulibaly participe à Bamako au 4è Congrès de l’US-RDA.

27 Septembre 1955 : Une réunion du Comité de coordination du RDA se tient à Bamako. Le sénateur Ouezzin Coulibaly s’exprime en présence des membres du comité comme Modibo Kéita, Sékou Touré, Mamadou Konaté et Jean-Baptiste Mockey.

«Notre grand mouvement d’émancipation n’a pas à avoir peur. Il a déjà traversé des tempêtes sans sombrer parce qu’il porte la boussole de l’Afrique et qu’il plane au-dessus du mesquin».

29 Novembre 1955 : En France, c’est la chute du gouvernement d’Edgar Faure.

2 Décembre 1955 : La chute du gouvernement entraine la dissolution de l’Assemblée nationale française et l’annonce de nouvelles élections pour le 2 Janvier 1956.

2 Janvier 1956 : En Haute-Volta, le candidat du RDA Ali Barraud sort perdant face aux candidats du PSEMA Joseph Conombo et Henri Guissou, du MPEA, Nazi Boni et du Parti progressiste voltaïque (PPV) Gérard Kango Ouédraogo.

En Côte d’Ivoire, Houphouet-Boigny et Ouezzin Coulibaly sont élus pour le compte du RDA.

1er février 1956 : Houphouët-Boigny entre au gouvernement français et devient ministre délégué à la présidence du Conseil dans le gouvernement Guy Mollet.

 

4/LE VICE-PRESIDENT DU CONSEIL DE GOUVERNEMENT

23 juin 1956 : La loi-cadre Defferre proposée par le ministre français d’outre-mer Gaston Defferre et Félix Houphouët-Boigny est adoptée par le parlement français.

La loi crée dans les territoires d’outre-mer, des Conseils de gouvernement élus au suffrage universel, ce qui permet au pouvoir exécutif local d’être plus autonome vis-à-vis de la métropole.

Juillet 1956 : Le colonel Michel Dorange crée avec Gérard Kango Ouédraogo le Mouvement démocratique voltaïque (MDV).

Maurice Yaméogo à la recherche d’un point de chute adhère au nouveau parti et devient le contrôleur financier.

En 1956, au moment de l’adoption de la loi-cadre Defferre, Ouezzin Coulibaly est toujours député de la Côte d’Ivoire et des voltaïques réclament son retour en Haute-Volta.

Deux personnalités politiques, Joseph Conombo et Gérard Kango Ouédraogo se disputent la paternité du retour sur la scène politique voltaïque de Ouezzin Coulibaly.

«Je suis venu demander à Félix Houphouët-Boigny ici de laisser venir Ouezzin dans son pays natal en Haute-Volta, où nous allions travailler ensemble», a déclaré en 1988 Joseph Conombo.

Gérard Kango Ouédraogo de son côté affirme qu’il arriva un moment où il estima qu’il fallait absolument que Ouezzin Coulibaly revient en Haute-Volta. Il en parla au président Houphouët-Boigny et à Ouezzin lui-même.

Gérard Kango Ouédraogo rapporte la réaction de Ouezzin Coulibaly sur la demande de son retour :

«J’ai été élu en Côte d’Ivoire à un moment où mon pays faisait partie intégrante de la Côte d’Ivoire. (Le gouverneur) Mouragues en Haute-Volta a empêché toute voix libérale de s’exprimer. Et depuis, la Côte d’Ivoire a accepté de me donner un mandat de député, de sénateur, de conseiller territorial. Ce sera ingrat de ma part aujourd’hui d’aller dire à la Côte d’Ivoire, maintenant que d’autres horizons se présentent, je vais partir. Mais, il est certain qu’au fond de moi-même, je souhaite aller servir la Haute-Volta tout en sachant qu’en servant la Côte d’Ivoire, je sers l’Afrique et, par voie de conséquence, la Haute-Volta».

Le retour de Ouezzin Coulibaly sur la scène politique voltaïque n’est pas appréciée par tout le monde notamment Nazi Boni et la chefferie traditionnelle mossi qui l’en veut depuis 1945 d’avoir faire échouer leur candidat face à Houphouët-Boigny.

Pour s’imposer dans le paysage politique voltaïque, Ouezzin Coulibaly  dut user de son intelligence, son sens de la diplomatie, ses facultés de communication, son charisme.

23 Septembre 1956 : Ouezzin Coulibaly et Joseph Conombo fusionnent à Ouagadougou le Parti démocratique voltaïque (PDV), section territoriale du RDA et le PSEMA pour donner naissance au Parti démocratique unifié (PDU).

Ce nouveau parti «dénonce et condamne la division artificielle du Territoire en Ouest et Est Volta, la classification des populations en mossi et en non-mossi (…), appelle toute la population voltaïque à adhérer  en masse à ce parti (…) pour une évolution harmonieuse».

Ouezzin Coulibaly réussit à faire accepter la présidence d’honneur du PDU au Moro Naba et déclare :

«Je n’ai rencontré que grande compréhension auprès de sa Majesté le Moro Naba qui a accepté de prendre lui-même, la présidence d’honneur du Parti démocratique unifié. (…). Le PDU va s’étendre de Banfora à Fada N’Gourma, sera sans nul doute, la plus grande formation politique par le nombre. La colossale Haute-Volta a pris le départ et s’est élancée dans l’arène. Souhaitons-lui bonne route et bonne chance. Nous sommes avec elle».

3 Novembre 1956 : Ouezzin Coulibaly prononce à Bouaké, en Côte d’Ivoire, un discours de bienvenue à l’occasion de la visite de Félix Houphouët-Boigny, ministre français délégué à la présidence du Conseil.

A l’occasion, Ouezzin Coulibaly souligne la volonté du RDA de mettre un terme aux querelles entre Noirs et Blancs qui retardent l’union indispensable au progrès de l’Afrique noire.

18 Novembre 1956 : Ouezzin Coulibaly bat campagne à Abidjan et permet l’élection de Félix Houphouët-Boigny comme maire de la ville. Pendant la campagne, Ouezzin réitère la nécessité de l’union égalitaire et fraternelle entre Noirs et Blancs et la solidarité des territoires d’Afrique noire et de la métropole.

2 Février 1957 : Les décrets d’application de la loi-cadre Defferre sont adoptés.

31 Mars 1957 : Conformément aux dispositions des décrets d’application, des élections pour le renouvellement des Assemblées territoriales se déroulent.

Elles sont remportées par le PDU avec 37 sièges par le suffrage des Mossis de l’Est et des Bobo de l’Ouest de la Haute-Volta. Ouezzin Coulibaly est élu dans la circonscription électorale de Banfora.

Le MDV du colonel Michel Dorange et Gérard Kango Ouédraogo remporte 26 sièges parmi lesquels trois élus de Koudougou qui sont Maurice Yaméogo, son cousin Dénis Yaméogo et un libano-Haïtien Nader Attié.

Le MPEA de Nazi Boni remporte 5 sièges et les Indépendants  2 sièges, soit 70 sièges en tout.

29 Avril 1957 : Pour la formation du premier gouvernement voltaïque, Félix Houphouët-Boigny (RDA) et le colonel Michel Dorange (MDV) signent à Abidjan, un protocole d’accord qui attribue 7 portefeuilles ministériels au RDA et 5 au MDV.

17 Mai 1957 : Le premier gouvernement de l’histoire de la Haute-Volta est formé.

Il est dirigé par le président Daniel Ouezzin Coulibaly, leader du PDU, qui est vice-président du conseil, ministre des Affaires interterritoriales et ministre de l’Information.

Le gouverneur Yvon Bourges est le président du conseil.

Le numéro 2 du gouvernement est le patron du MDV, colonel Michel Dorange qui occupe le poste de ministre de l’intérieur.

Au 10è rang ministériel, on trouve un certain Maurice Yaméogo qui est ministre de l’Economie agricole.

Le gouvernement est adopté débout par acclamation et Ouezzin Coulibaly prononce son premier discours de chef de gouvernement.

«Le gouvernement que je préside et dont les membres sont solidaires dans leurs actes, entend assumer toutes ses responsabilités, s’engage à répondre par tous ses moyens et de toute sa volonté à l’attente des populations. Pays de la soif et de la faim, de l’ignorance et de la misère physique, la Haute-Volta réclame avant tout la conjuration de tous ces fléaux. L’équipe d’hommes qui prend le gouvernail ne l’ignore pas (…) La construction historique que nous entreprenons requiert un acte de foi dans la solidarité de notre commun destin. C’est un idéal possible. Il nous appartient d’en être à la hauteur. Nous le serons».

Juillet 1957 : Décès du président de l’Assemblée territoriale Yalgado Ouédraogo et quelques semaines plus tard de Abo Damadia, tous deux conseillers MDV.

Pour les remplacer, des élections partielles sont organisées auxquelles, le RDA présente des candidats face au MDV.

Le MDV remporte les deux sièges à Ouahigouya et Leo mais le parti est furieux contre le RDA qu’elle accuse de trahison et brise le tandem RDA-MDV.

Septembre 1957 : Le PDU organise des ‘‘Journées d’études’’ à Bobo-Dioulasso.

A l’initiative de Ouezzin Coulibaly, les congressistes parmi lesquels Joseph Ouédraogo, décident de transformer le PDU en section territoriale du RDA.

Ouezzin Coulibaly ne pouvait pas admettre que son pays d’origine fut en dehors du RDA alors qu’il sillonnait toute l’Afrique française pour constituer ou reconstituer des sections du mouvement.

Joseph Conombo refuse et affirme qu’il ne pouvait «pas prendre cette décision et mourir dans 6 mois». Il craignait la réaction de la chefferie mossie qui jusqu’en 1956-1957, s’opposa farouchement au RDA et l’empêcha de s’installer sur le plateau mossi.

Face au refus de Joseph Conombo, Ouezzin Coulibaly proposa Christophe Kalenzaga à la présidence du PDU-RDA. La proposition fut chaleureusement accueillie par les congressistes.

Kalenzaga hésite mais finit par accepter et réagit :

«Je  n’étais pas chaud parce que j’étais sénateur et je préférais m’occuper de mon mandat parlementaire. J’ai proposé des amis (…) mais Ouezzin tenait absolument que ce soit moi. Et les anciens du RDA (…) étaient tous d’accord pour que je prenne la direction de la nouvelle section voltaïque du RDA».

12 Septembre 1957 : De retour de Bobo-Dioulasso, Joseph Conombo reconstitue son ancien PSEMA et déclare mettre fin à la fusion avec le RDA.

25 au 30 Septembre 1957 : Ouezzin Coulibaly participe à Bamako avec les responsables du PDU-RDA au congrès interterritorial du RDA.

13 Novembre 1957 : Au lendemain du décès du Moro Naba Saga, Ouezzin Coulibaly s’exprime sur sa tombe : «Il n’y a pas, il n’y aura pas, il ne peut pas y avoir un conflit de pouvoir entre l’autorité coutumière et l’administration du gouvernement voltaïque. Les deux systèmes vivant en symbiose, conduiront harmonieusement ce pays vers son destin.

Le Moro Naba est un symbole, le gouvernement est une synthèse. Le Moro Naba est le symbole de ce qui fut un grand peuple et une grande histoire, le symbole de ce qui reste d’une prospérité jadis florissante et d’une puissance autrefois absolue.

Le Moro Naba, symbole du glorieux passé est aussi le symbole d’un présent composé de la pérennité des traditions les plus authentiquement africaines et du libéralisme puisé dans la culture occidentale.

La synthèse que nous formons à côté de lui est cet amalgame que nous nous appliquons à réaliser avec les éléments positifs du passé et les données matérielles d’une civilisation technique qui plonge déjà dans l’espace interplanétaire».

Fin 1957 : A l’Assemblée territoriale voltaïque,  se constitue un groupe qui ambitionne faire chuter le gouvernement de Ouezzin Coulibaly.

Il comprend 25 élus du MDV dirigé par Gérard Kango Ouédraogo, 7 du PSEMA reconstitué dirigé par Joseph Conombo, 5 MPEA dirigés par Nazi Boni  et l’indépendant Alhamadou Pathé, originaire de Dori.

13 Décembre 1957 : Le groupe réussit à faire élire son candidat Nazi Boni à la présidence de l’Assemblée territoriale contre le candidat du RDA Moussa Kargougou en remplacement de Yalgado Ouédraogo, décédé.

16 Décembre 1957 : Joseph Conombo propose à l’Assemblée territoriale «de surseoir à l’examen du budget jusqu’à la démission du Conseil de gouvernement, celui-ci n’ayant plus sa confiance».

17 Décembre 1957 : Un débat s’ouvre à l’Assemblée territoriale sur une  motion. Joseph Conombo, Bernard Boni et Gérard Kango Ouédraogo dénoncent tour à tour, la gouvernance du président Ouezzin Coulibaly et exige sa démission.

Laurent Bandaogo, président du groupe RDA juge la motion illégale et s’oppose à la démission du gouvernement.

La motion est votée avec 36 voix contre 16 bulletins nuls mettant en minorité le gouvernement de Ouezzin Coulibaly et Douna Drabo, conseiller MDV de Tougan, la lit :

«L’Assemblée territoriale de Haute-Volta (…) décide de se séparer et laisse mandat à son président de la convoquer dès que la démission du gouvernement sera effective».

La séance est levée à 21 heures 10 et les adversaires de Ouezzin Coulibaly, anciens et nouveaux, jubilent.

Le vice-président du Conseil de Gouvernement Ouezzin Coulibaly ne démissionne pas et son gouvernement se réunit plusieurs fois avec même les ministres MDV.

3 Janvier 1958 : Nazi Boni, Joseph Conombo et Gérard Kango Ouédraogo adressent une lettre collective au ministre de la France d’Outre-Mer Gérard Jacquet pour demander la dissolution par décret du Conseil de gouvernement voltaïque.

12 Janvier 1958 : Le ministre de l’Economie agricole Maurice Yaméogo, son cousin Denis Yaméogo et Nader Attié quittent le MDV pour rejoindre le groupe RDA à l’Assemblée territoriale, donnant au RDA la majorité.

20 Janvier 1958 : Le ministre de la France d’outre-Mer répond aux contestataires que le décret de dissolution ne peut intervenir qu’après «un point de vue motivé» de l’Assemblée territoriale.

Grâce à sa nouvelle majorité, le RDA fait convoquer l’Assemblée en session extraordinaire par le Président du Conseil de gouvernement Yvon Bourges pour le 22 Janvier 1958. Un télégramme est envoyé à Paris à son président Nazi Boni qui l’ignore.

22 au 24 Janvier 1958 : L’Assemblée territoriale se réunit sous la présidence de son premier vice-président Jean-Marie Morin. Elle accorde sa confiance au gouvernement et vote le budget de la Haute-Volta.

Ouezzin Coulibaly exprime sa satisfaction et remercie tous ceux qui ont «aidé à remettre sur pied une institution qui allait périr dans les divisions et les discordes».

6 Février 1958 : Ouezzin Coulibaly constitue un nouveau gouvernement dans lequel Maurice Yaméogo est propulsé numéro 2 au poste de ministre de l’Intérieur.

25 Avril 1958 : Laurent Bandaogo du PDU-RDA est élu à la tête de l’Assemblée territoriale contre Nazi Boni.

20 Mai 1958 : Ouezzin Coulibaly prononce depuis l’Assemblée territoriale, son mémorable et historique discours-programme qui demeure plus que d’actualité 62 ans après.

«En Haute-Volta, le premier problème à résoudre, c’est l’eau. Si l’eau jaillit, la vie renait», affirme-t-il dans ce discours-programme.

Malheureusement, Ouezzin Coulibaly n’aura pas le temps pour mettre en œuvre son programme.

Fin Juillet 1958 : Malade depuis quelques temps, il accepte de se rendre à Paris pour y subir des examens médicaux.

Dans un message remis à son épouse qui se rendait à Ouagadougou pour le premier congrès du RDA prévu du 2 au 5 Septembre 1958, il disait à Christophe Kalenzaga, «En Haute-Volta, je me savais bien malade, mais il me fallait choisir entre l’installation du parti et ma santé. Je suis tombé d’épuisement».

Dimanche 7 Septembre 1958 : Le président Daniel Ouezzin Coulibaly meurt  à 7 heures 30 minutes à l’hôpital saint Antoine de Paris d’un mal non déterminé jusqu’à ce jour.

Peu avant son décès, le président Daniel Ouezzin Coulibaly s’est confié à  Gérard Kango Ouédraogo, pourtant l’un de ses farouches opposants selon ce dernier en ces termes :

«Gérard je vais mourir. Si par miracle je survis, je reviendrais et ensemble nous essayerons de sauver notre pays. Mais si par malheur je meurs je te dis une seule chose.

(…) Seule l’union de tous les burkinabè, la réconciliation sincère et honnête de tous les burkinabè nous permettra de bouger nos pierres à bâtir.

Si nous nous divisons et subdivisons, nous serons avalés par les autres et il y a lieu de se demander encore si nous ne serons pas supprimés en tant qu’Etat».

8 Septembre 1958 : Le président Guinéen Sékou Touré lit à la radio, un message émouvant.

«C’est avec une profonde douleur que les populations guinéennes et plus particulièrement, les dirigeants et les militants du RDA ont appris le décès de leur compagnon de lutte, Ouezzin Coulibaly (…)

Sans lui, la Direction Fédérale du RDA ne serait pas cohérente. Ouezzin Coulibaly a des qualités humaines qui ont exclu dans ses rapports avec ses compagnons de lutte, l’opportunisme, le calcul, l’intérêt personnel et la jalousie.

9 Septembre 1958 : Le père du «non» à la communauté franco-africaine, Sékou Touré décrète une journée de recueillement et de prière de la part des populations guinéenne au président Ouezzin Coulibaly.

En Haute Volta, le ministre de l’intérieur Maurice Yaméogo assure l’intérim du pouvoir mais il est bousculé par plusieurs personnalités politiques qui aspirent succéder au président Ouezzin Coulibaly.

Parmi lesquelles, Joseph Ouédraogo, secrétaire général de l’UDV-RDA,  Ousmane Ba, secrétaire politique de l’UDV-RDA et ministre de la Fonction publique, Nazi Boni du PRA, Gérard Kango Ouédraogo et Joseph  Conombo.

14 et 15 Septembre 1958 : Le président Daniel Ouezzin Coulibaly reçoit des funérailles nationales à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, marquées par la présence de plusieurs personnalités africaines notamment les présidents Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire), Modibo Keita (Mali),             Hamani Diori (Niger), Léon M’Ba représentant toute l’AEF.

Le président Sékou Touré (Guinée) est représenté par le président de l’Assemblée territoriale de Guinée, Saïfoulaye Diallo et son frère Ismaël Touré, ministre des Travaux publics de Guinée.

15 Septembre 1958 : Dans son oraison funèbre, à Bobo-Dioulasso, Maurice Yaméogo affirme que le président Ouezzin Coulibaly continuait de diriger son gouvernement depuis son lit d’hôpital.

Selon Maurice Yameogo, le 2 Septembre 1958, le président Ouezzin Coulibaly leur posa des questions sur l’état d’avancement des travaux de construction de l’hôpital de Ouagadougou, sur l’édification de la Radiodiffusion de la Haute-Volta et sur les démarches auprès du Bureau minier de la France d’Outre-Mer en vue des études sur le terrain.

15 Septembre 1958 : Le président Daniel Ouezzin Coulibaly est enterré à Bobo-Dioulasso.

28 septembre 1958 : Deux semaines après ces funérailles, les Voltaïques approuvent à 98,18%, la constitution sur la Communauté franco-africaine.

Une fois les funérailles terminées et pendant que les tractations se poursuivent au niveau des acteurs politiques pour la succession du président Ouezzin Coulibaly, un acteur inattendu entre en scène.

17 octobre 1958 : Le souverain des mossi Moro Naba Kougri se présente devant le palais de l’Assemblée Territoriale avec 3000 de ses partisans armés d’arcs, de flèches et de vieux fusils, pour faire pression sur les députés voltaïques pour l’instauration d’une monarchie constitutionnelle.

Il bénéficierait du soutien du colonel Chevreau commandant de l’armée française en Haute-Volta qui aurait donné l’ordre à son régiment de rester en caserne.

A la demande du président intérimaire Maurice Yaméogo ; la Police coloniale et la Garde républicaine interviennent, tirent en l’air et dispersent la foule et les partisans du souverain mossi.

20 octobre 1958 : La classe politique (opposition et majorité) se rapproche et les parlementaires confirment Maurice Yaméogo, à la tête du gouvernement mettant définitivement en échec la tentative de coup d’état du souverain des mossis.

10 décembre 1958 : Un gouvernement d’union ; le lendemain, 11 décembre 1958, la République est proclamée et l’Assemblée territoriale devient Assemblée législative et constituante.

Informations rassemblées par Kibidoué MILLOGO

Laisser un commentaire

shares