« Beaucoup de décès dans les accidents auraient pu être évités si les gens portaient des casques », (Maïmouna  Karama, cadre à l’ONASER)

Le chef de service de la promotion de la sécurité routière de l'ONASER, Maïmouna Karama/Traoré en décembre 2021 à Koudougou. @Bendré

Maïmouna Karama, épouse Traoré est chef de service à l’Office national de la sécurité routière (ONASER). Elle est chargée de la promotion de la sécurité routière  au sein de l’institution. Dans cette interview, elle revient sur les missions de son service, ses actions, les causes des accidents et les règles de bonnes conduites sur les routes pour éviter les accidents.

Que faites-vous concrètement pour promouvoir la sécurité routière ?

Nous menons beaucoup d’activités. Chaque année, nous formons des acteurs qui peuvent intervenir pour améliorer la sécurité routière. Cette année, on vient de former 100 journalistes sur la promotion de la sécurité routière. Il y a quelques jours, nous avons formé 50 conducteurs routiers à Ouagadougou sur la sécurité routière. Et nous comptons dans les semaines à venir en former 50 autres à Bobo-Dioulasso. Nous faisons beaucoup d’émissions radiophoniques et télévisuelles avec des jeux interactifs. Nous menons des activités de sensibilisations au profit des lycées et collèges du pays. Il y a des campagnes de sensibilisation que nous faisons avec notre camion sur les différentes artères des villes. Il y a également la commission technique de retrait du permis de conduire que nous menons souvent de manière foraine pour permettre aux populations d’assister.

Quelles sont les attributions de la commission technique de retrait du permis de conduire ?

C’est une commission qui réunit plusieurs acteurs. Il y a la direction générale des transports terrestres et maritimes, l’ONASER, la police, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, les représentants des chauffeurs, le CCVA et les services de santé. La commission se réunit pour statuer sur les dossiers d’accidents mortels. Elle écoute le chauffeur incriminé et consulte le procès-verbal de constat pour voir si l’accident est intervenu suite à une  faute liée à une violation des règles du code de la route par le conducteur. Si le conducteur est fautif, on peut lui retirer son permis de conduire ou on peut prononcer une condamnation avec sursis : il a son permis et ne doit enfreindre aucune règle de la circulation routière pendant un certain temps. Ou encore, on peut verrouiller le permis du conducteur fautif pendant deux à six mois et l’amener à aller faire un recyclage avant d’utiliser son permis. Comme vous pouvez le voir, la commission assure une sorte de sensibilisation au respect des règles du code de la route.

Malgré toutes ces actions, il y a trop d’accidents mortels au Burkina Faso. Au premier semestre de 2021 par exemple, l’on note près de 706 morts dans des accidents routiers. Qu’est-ce qui explique ce nombre élevé d’accidents mortels ?

Il y a le non-port du casque. Il y a beaucoup de décès qui auraient pu être évités si les gens portaient des casques de protection. On peut citer l’incivisme routier. Tout le monde sait qu’au feu rouge, on doit marquer un arrêt mais il y a des gens qui disent qu’ils sont pressés ou pour toutes autres raisons franchissent le feu rouge délibérément. C’est le fait que chacun en ce qui le concerne n’a pas pris conscience du danger qu’il y a dans nos mauvais comportements. C’est cette prise de conscience qui manque chez nos citoyens. Et c’est ce qui entraine surtout les accidents mortels dans notre pays.

C’est bientôt la fin de l’année. Une période au cours de laquelle il y a trop d’accidents. Quels sont vos conseils à l’endroit des usagers de la route ?

En termes de conseil spécifiquement en cette fin d’année, c’est d’abord évité de boire et conduire parce que qui dit fin d’année dit soirée bien arrosée. C’est pour soi-même sa propre vie mais aussi pour la vie des autres usagers de la route qu’on dit de ne pas boire et conduire. Continuer de toujours porter le casque avant de monter sur un engin motorisé, de faire attention à la pratique de l’excès de vitesse, d’être prudent en circulation. Il faut aussi être courtois, tolérant. Je pense que si chacun de son côté observe très bien les règles de la circulation, ne pratique pas la vitesse, porte son casque avant de monter sur sa moto, attache sa ceinture de sécurité quand il est dans son véhicule, même s’il y a un accident, il n’aura pas assez de dommages. J’invite donc les citoyens au respect strict du code de la route pour qu’on n’ait pas des fêtes avec des décès.

Interview réalisée par Aya Ouédraogo

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