Burkina Faso : 46è jour de détention de Roch Kaboré

Roch Kaboré a dirigé le Burkina Faso de 2016 à 2022. Photo : Jeune Afrique

Depuis le coup d’État du 24 janvier 2022, le président déchu Roch Kaboré n’est pas libre de ses mouvements. Ce 11 mars marque le 46ème jour de sa détention. Il est gardé depuis lors par des militaires. Plusieurs organisations internationales demandent depuis des semaines sa libération. Son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avait exigé la libération de l’ancien chef de l’État et dénoncé un durcissement des conditions de sa détention.

Jusque-là, Roch Kaboré est détenu en dehors de toute poursuite judiciaire. Aucun juge n’a ordonné sa détention. Il n’a pas été mis en accusation. Sa détention est donc arbitraire et illégale. Les nouvelles autorités du pays doivent comprendre que si le pouvoir Kaboré a été aussi décrié, c’est du fait des nombreuses restrictions des espaces de libertés : interdiction de manifester, arrestations de leaders de la société civile, coupures et suspension de salaires des travailleurs pour fait de grève, coupures d’internet mobile, etc. En plus de la dégradation de la situation sécuritaire.

Le pays est dans une situation de coup d’État. Aujourd’hui, le lieutenant-colonel Paul-Henri a été investi et a juré de respecter et de faire respecter la constitution et les lois du Burkina Faso. Seulement voilà, la constitution burkinabè, les lois burkinabè ainsi que les instruments juridiques internationaux interdisent les arrestations et les détentions arbitraires. Pourtant c’est la situation de l’ancien président Roch Kaboré. On ne peut pas jurer sur la constitution et s’attribuer les pouvoirs et les prérogatives garanties par la constitution et en même temps violer des droits reconnus par la même constitution à des citoyens. Même déchu, Roch Kaboré a le droit d’être libre de ses mouvements dans la mesure où aucune autorité judiciaire n’a engagé de poursuites contre lui.

Bendré

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