Burkina Faso : « Dans les Banwa, les voies ressemblent aux routes de l’enfer », Elie Tarpaga (CDAIP)

De g.à.d : Yacouba Kientéga, Elie Tarpaga et Abdoul Moumouni Nassouri

Première sortie après les élections couplées de novembre 2020 pour la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP). Ce mardi 17 août 2021, le président de ces comités, Elie Tarpaga et ses camarades ont donné leur lecture sur la situation nationale.

La situation sécuritaire, la réconciliation nationale, l’état des infrastructures au Burkina Faso, la Coordination des CDAIP dresse un tableau sombre de la gouvernance du pays par les tenants du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés.

Selon Elie Tarpaga, l’insécurité notamment les attaques terroristes est « un instrument de l’impérialisme, principalement français et des forces politiques qui ont géré et qui gèrent toujours l’appareil d’Etat. » Les CDAIP exigent le départ des forces militaires étrangères installées au Burkina Faso. A les en croire, ces forces étrangères sont une source d’insécurité pour le pays. « Ces bases militaires étrangères ont des moyens sophistiqués pour observer partout mais des hordes de terroristes parcourent nos villages pour commettre les exactions sur des populations. Ces armées ne sont pas là pour nous, elles sont là pour protéger leurs intérêts, leurs ressortissants et leurs multinationales qui pillent les richesses de notre pays », a indiqué le SG des CDAIP, Abdoul Moumouni Nassouri.

A écouter les conférenciers du jour, le mode de gouvernance du pays a produit la misère sociale avec son lot de chômage de masse, de faim, de maladies, de précarité, de dépravation des mœurs et les injustices sociales. « Certaines régions du pays ont été totalement abandonnées et martyrisées manquant parfois de simples bonnes routes pour aller et venir, d’eau potable et de simples infrastructures sociales. Se déplacer, par exemple, dans les Banwa est comme si on faisait un pèlerinage tellement les voies ressemblent aux routes de l’enfer. L’axe Gounghin-Fada est en souffrance depuis plus de cinq ans malgré les multiples… », foi du président des CDAIP, Elie Tarpaga.

La réconciliation nationale telle que prônée par l’exécutif burkinabè n’est pas vue d’un bon œil par les CDAIP. Pour cette organisation de la société civile créée en 2015, « cette réconciliation nationale est manifestement un deal sur le dos du peuple pour faire passer par pertes et profits tous les crimes économiques et de sang dont se sont rendus coupables bien de leaders politiques. »

Les Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire exigent le jugement du dossier de l’insurrection populaire et l’indemnisation adéquate des victimes du putsch de septembre 2015. Ils appellent le gouvernement à armer les populations et les volontaires pour la défense de la patrie. « L’armement du peuple doit être une revendication populaire face à l’incapacité de l’Etat d’apporter la sécurité au peuple et garantir l’intégrité de notre territoire », a martelé le responsable des CDAIP le mardi 17 août 2021.

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