Burkina Faso : « Nous ne courons pas derrière les délais », (Gouvernement)

De gauche à droite: Olivia Rouamba et Lionel Bilgo. Photo : Bendré

Après le communiqué de la CEDEAO le 25 mars 2022 enjoignant le Burkina Faso de revoir le chronogramme de la Transition pour en proposer un plus acceptable, le gouvernement de Transition a répondu le jeudi 31 mars 2022. Le ministre et porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo et la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba ont donné la position de l’Exécutif.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique (CEDEAO) veut encore sévir. Après avoir fait descendre sa foudre sur le Mali voisin, elle donne jusqu’au 25 avril au Burkina Faso et à la Guinée pour se conformer à ses injonctions, sinon elle fera pleuvoir des sanctions.

Le gouvernement burkinabè a répliqué le jeudi 31 mars 2022. Pour le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, «  le Burkina Faso ne subit qu’un seul délai : celui de bien faire les choses, celui d’agencer son action conformément aux réalités du terrain en toute objectivité, avec la plus grande prudence et le plus grand réalisme possible. Ce qui dicte notre action, c’est vraiment le terrain, c’est vraiment l’opérationnel et c’est le contexte dans lequel le Burkina Faso est plongé. C’est une situation claire et indéniable. Je crois que le gouvernement du Burkina Faso travaille dans ce sens. »

Ce qui importe, précise l’Exécutif, c’est de « mettre en place un dispositif permettant au pays de rebondir et de retrouver la sécurité pleine et entière de notre territoire. »

CEDEAO des peuples

Le président du Faso et son gouvernement appellent à « une CEDEAO des peuples » et croient « au bon sens de la CEDEAO ». Et ce bon sens, foi de Lionel Bilgo, voudrait qu’on tienne compte du contexte de chaque Etat, du désir de chaque peuple. « Et pour le nôtre, nous avons touché le fond. Et notre désir le plus ardent, c’est de remonter en surface. Et nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour que cette remontée se fasse dans les règles et qu’elle se fasse le plus vite possible. Nous ne courons pas derrière les délais. Le seul délai que le gouvernement se fixe, c’est le délai lié au contexte et à l’opérationnel. Nous devons faire les choses avec réalisme, avec la plus grande prudence pour le bonheur du peuple burkinabè », a martelé le porte-parole du gouvernement burkinabè.

Selon la ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Olivia Rouamba, lors des échanges avec les différentes délégations de la CEDEAO, « il ne nous a jamais été clairement dit à combien de mois ils veulent qu’on ramène le délai de la Transition. Ils se disent seulement que c’est long. C’est long par rapport à quoi », interroge la diplomate.

Freiner un élan d’imitation ailleurs

A l’en croire, le délai de 36 mois de Transition est « assez réaliste » par rapport aux enjeux du moment liés à la situation sécuritaire du pays. D’après elle, il faut vraiment du temps pour qu’on puisse atteindre une situation acceptable pour un retour des populations déplacées. « Je pense que la préoccupation majeure du moment au niveau de la CEDEAO, c’est plutôt la libération de l’ancien président Roch Kaboré. Parce que tous autant qu’ils sont, ambassadeurs ou représentants des organisations internationales, quand je les reçois, ils disent le premier point s’il est débloqué, on pourra faire preuve de compréhension sur la durée parce qu’ils savent que l’enlisement est de taille et qu’il nous faut du temps. Il y a des gens qui veulent qu’on revoit la durée à la baisse parce que chez eux ça peut être dissuasif en ce sens que ça va, peut-être, freiner certains dans certains pays d’être dans un élan d’imitation », foi de la ministre Olivia Rouamba.

  Aya Ouédraogo

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