Covid-19 : Des agents de santé attaquent l’Etat en justice
En conférence de presse le mardi 27 juillet 2021 à Ouagadougou, des travailleurs de la riposte contre le coronavirus au Burkina Faso ont dénoncé un licenciement abusif.
Des agents de la riposte contre la Covid-19 donnent de la voix. Ils soutiennent n’avoir pas été bien traités et dénoncent une rupture abusive de leurs relations de travail avec le ministère de la Santé. Recrutés en mars 2020 pour appuyer les agents de santé de l’Etat pour contrer la pandémie, ils expliquent « avoir travaillé pendant au minimum un an. On a traversé toutes les souffrances, connu la psychose, la pression. Malgré tout, il y a eu des coupures illégales sur nos salaires », indique l’un des anciens agents de la riposte contre la Covid-19, Yahia Kondabo.
A l’en croire, dès les premiers mois de leur prise de fonction, les agents de la riposte ont été payés à 300 000 francs le mois, soit 10 000 francs par jour. Au fil des mois, une baisse va intervenir. « Au début, c’était 300 000 francs. Par la suite, on nous payait à 225 000 francs puis à 115 000 francs CFA. Pour nous mettre à la porte, on donne 75 000 francs. Malgré les dons de plusieurs milliards pour soutenir les agents de santé et le plan de riposte, voilà comment nous avons été traités », poursuit-il.
Pris dans la charge du boulot et surtout par le devoir professionnel, un contrat en bonne et due forme n’a pas pu être signé entre l’Etat et ses volontaires. « On cherchait notre pain quotidien et on était prêt à périr. On travaillait à l’aéroport de 8h à 18h souvent sans avoir de quoi manger », révèlent-ils.
Le ministère de la Santé a mis fin à l’activité des agents de la riposte contre la pandémie. Ces anciens volontaires de la lutte anti-covid ont saisi l’inspection du travail. La tentative de conciliation ayant échoué. Les regards sont maintenant tournés vers le Tribunal du travail de Ouagadougou qui doit juger l’affaire. Sur plus de 500 ex-travailleurs de la riposte contre la pandémie, 121 réclament à l’Etat des dommages et intérêts, des indemnités de licenciement, de garde, de transport de plus de 900 000 000 de francs.
Fatim Traoré