3 janvier 1966 : Sous le signe du renforcement de l’unité syndicale
56 ans après le soulèvement populaire qui a renversé le pouvoir du premier président Maurice Yaméogo, l’Unité d’action syndicale (UAS) a commémoré cet événement le 3 janvier 2022. Un panel sur la contribution de l’Unité d’action syndicale dans la défense et dans la promotion des libertés démocratiques et syndicales, des droits sociaux et économiques a été mobilisé plusieurs travailleurs à Ouagadougou.
C’était des échanges sans langue de bois autour des acquis et insuffisances de l’Unité d’action syndicale. Deux panélistes ont donné des communications sur le thème principal. Pour le panéliste Richard Tiendrébéogo, membre de la commission de contrôle de la Confédération générale du Travail du Burkina (CGT-B), le mouvement syndical burkinabé au-delà de sa pluralité et sa diversité a toujours su transcender les divergences pour se positionner dans les moments historiques.
Il évoque, entre autre, le soulèvement populaire du 3 janvier 1966, les grèves générales des 17 et 18 décembre 1975 contre l’imposition d’un parti voulu par le président Sangoulé Lamizana et la grève générale contre le putsch perpétré par le général Gilbert Dienderé et ses hommes en 2015. L’ancien secrétaire général adjoint de la CGT-B a noté que le mouvement syndical s’est battu comme un seul homme contre la caporalisation et l’embrigadement des libertés syndicales, la vie chère, la corruption, la violation des droits de l’homme et l’impunité.
En dépit de ces acquis, il ne faut pas dormir sous ses lauriers. De nombreuses insuffisances sont également à relever, foi du panéliste Guy Olivier Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale du Burkina (CSB). Il cite l’absence de consensus sur certaines questions comme c’est le cas de l’imposition de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs, la question de représentativité des syndicats au sein de l’organisation, la non prise en charge de certaines questions par les syndicats qui tendent à laisser la place aux organisations de la société civiles.
Les deux panélistes conviennent qu’il faut renforcer et stabiliser le fonctionnement de l’UAS à travers la création d’une structure de coordination. Aussi, ils appellent à faire en sorte que cette unité d’action syndicale se traduise au niveau déconcentré. Ils ont souscrit à l’idée de l’organisation très prochainement des états généraux du syndicalisme au Burkina Faso.
Les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer les organisations des travailleurs surtout de contexte de crise sécuritaire doublée de la vie chère.
Henri Zongo