Abdoul Razack Belemgnegré:  Le producteur de fraise made in Burkina

S’il y a un problème qui ralenti l’ardeur de Abdoul Razack Belemgnegré, c’est bien la méconnaissance du Burkina Faso comme étant un pays producteur de fraise

Abdoul Razack Belemgnegré est un jeune burkinabè de 30 ans. Juriste de formation, il s’est reconverti dans la production végétale et animale. Il produit entre autres, de la betterave, de la laitue et des fraises. Cet amour pour la production lui vient de ses parents qui le faisaient et lui dès le bas s’y mettait également. Il a fait le choix de la culture de la fraise, car dit-il, c’est un secteur pas très connu des burkinabè et des autres pays d’Afrique de l’Ouest. Pour lui, c’est une grande opportunité que les jeunes burkinabè se doivent de servir.

Environ 136 kilos de fraises sont produits par seconde dans le monde, soit 4,3 millions de tonnes par an. En 2017, Africanews estimait à 100 tonnes la quantité des fraises produite au Burkina Faso par an.

Des fraises made in Burkina, venant directement des champs de M. Belemgnegré

« Cette filière est une véritable opportunité pour les jeunes, car le secteur n’est pas exploité. Beaucoup pensent que ce sont les occidentaux qui réussissent le mieux dans ce domaine, mais moi je crois au talent des jeunes africains, surtout des burkinabè ».

Fruit très prisée des populations, le jeune homme a fait le choix de produire biologiquement les fraises. C’est ce qui fait d’ailleurs selon lui, sa particularité vis-à-vis des autres producteurs de fraise. « Les fraises que je produis sont d’une qualité très supérieure à ce que vous voyez sur le marché, car elles sont bio sans intrant chimique de synthèse », souligne-t-il.

Pour le producteur, c’est un secteur très rentable. Ses clients viennent de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest notamment la Côte d’Ivoire qui fait 45% des ventes, 25% pour le Burkina Faso, 20% pour le Niger, 10% pour le Mali, 3% pour le Togo, 1,5% pour le Bénin et 0,5% pour le Ghana. En l’espace de 5 mois, la production lui a rapporté à ces dires quelques millions. Combien exactement ? M. Belemgnegré n’a pas voulu apporter plus de précision.

Afin de rendre disponible les fraises toute l’année et éviter les pourritures, Abdoul Razack Belemgnegré ambitionne « produire à l’échelle de plus de 5 hectares une culture sous serre, et également aller vers la chaîne de transformation pour une valeur ajoutée du produit ».

S’il y a un problème qui ralenti l’ardeur de Abdoul Razack Belemgnegré, c’est bien la méconnaissance du Burkina Faso comme étant un pays producteur de fraise.  Toute chose qui lui porte préjudice dans ses échanges commerciaux avec d’autres pays, notamment le Ghana où il a souvent vu ses produits rejetés.  Il demande donc au pouvoir public de les aider à la reconnaissance de leurs produits au niveau international et sous régional, mais aussi dans le transport des fraises qui est un produit périssable, afin de minimiser les pertes.

 

Eliette ZOUNGRANA

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