Burkina Faso : Bouffée d’oxygène pour des entreprises en difficulté

Le ministre du commerce Harouna Kaboré, lors d'une visite à la société de jus Délicio, en novembre 2019. (Ph DR).

A l’occasion de la journée de redevabilité tenue lundi 7 septembre 2020, le ministre en charge du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré a abordé la situation des entreprises établies sur le sol burkinabè. On peut retenir avec lui que même si la conjecture économique reste difficile dans le pays et même au-delà, surtout par ces temps de Covid-19, certaines entreprises burkinabè arrivent à tirer leurs marrons du feu.     

Par Fatim Traoré

Le taux de mortalité des entreprises est élevé au Burkina Faso. Mais cela n’a pas enterré l’esprit entrepreneurial chez nombre de Burkinabè, surtout chez la frange jeune. Et pour preuve, les services du ministre Harouna Kaboré ont dénombré 13 137 entreprises créées pour la seule année 2019 à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.

A côté de ces jeunes entreprises nouvellement créées, les entreprises « ancêtres » comme la SAP Olympic et la SN SOSUCCO toujours vivantes mais confrontées à d’énormes difficultés bénéficient du soutien du département en charge du commerce et de l’industrie. Le ministère a noué un partenariat avec les vendeurs (acteurs) de pièces détachées du Burkina Faso qui a permis à la SAP Olympic de déstocker à deux reprises ces produits. Ces opérations de déstockage ont permis à l’entreprise d’enregistrer près de 850 000 000 FCFA de commande. Cette initiative du ministre du Commerce a permis à cette entreprise de contenir les tensions de trésorerie qui étaient signalées.

Les huileries n’ont pas été oubliées. Elles ont également pu écouler leur production ces dernières années, foi du patron du Commerce burkinabè. Et la direction de la SN CITEC représentée à la rencontre de redevabilité du lundi 7 septembre 2020 le confirme : « Nous avons bénéficié sur les trois années de près de 6 milliards de FCFA. Soit 2 milliards par an. Nous avons pu bénéficier en plus du déstockage d’une valeur marchande de près de 6 milliards », a -t-elle ajouté. Elle a remercié le ministre du commerce pour ses actions qui ont permis aux activités des industries d’aller de plus belle.

La SN-SOSUCO qui connaissait de récurrents problèmes d’écoulement et de méventes de ses produits se porte mieux. Du moins sur le plan de l’écoulement de ces produits. « On a réussi à régler les problèmes d’écoulement à ce niveau », a noté le ministre Harouna Kaboré.

Plus de 400 milliards de consommation de produits locaux

Toujours dans la liste des actions répertoriées par les responsables du ministère en charge du commerce, il est fait cas d’un volume de financement des entreprises en 2018 et 2019 de 924 624 046 francs CFA.

Le Consommons burkinabè qui était en vogue sous le CNR a connu un regain d’intérêt depuis 2017. Le document Redevabilité 2018-2020 du ministère du Commerce affiche au titre « des dépenses cumulées de consommation en produits locaux des ministères » un montant de 407 560 521 974 francs CFA.

Un marché communautaire de 350 000 000 FCFA a été construit à Toma dans le Nayala, région de la Boucle du Mouhoun en 2019, indique le même document. Cette cagnotte a également été utilisée pour réaliser les travaux d’extension et de réhabilitation du marché. Trois unités de production artisanale de dolo ont été construit, selon le document précité.

Quant à la Société de transformation des fruits et Légumes de Loumbila (STFL) qui a beaucoup fait parler d’elle, le ministre Harouna Kaboré a été ferme : « c’est l’une des plus grosses arnaques de l’histoire du Burkina Faso. C’est 17 milliards et il n’y a pas d’usine. Les gens ont imaginé des choses comme ça pour se partager 17 milliards. Et les dossiers sont encore pendants en justice. Mais l’Etat ne doit pas trembler, il doit résister ».

L’autre bémol, c’est qu’il n’y a toujours pas de bonnes nouvelles en ce qui concerne les entreprises Brafaso, Faso Fani et Winner.  Mais le ministre du Commerce Harouna Kaboré a promis que : « L’Etat va s’assumer ».

Laisser un commentaire

shares