Afrique en crise : Niger où et quand la ceinture de sécurité devient la pire menace.

Cette expérience vient une fois de plus avertir/rappeler que le pire danger qui menace nos États dans la tourmente de la crise sécuritaire, ce sont les gardes présidentielles / prétoriennes dont s’entourent nos chefs d’Etat. Peut-on être aussi peu en sécurité au sommet de l’Etat ?
Il faut absolument réinventer la confiance dans le jeu politique, retrouver la fiabilité, la crédibilité et donc le professionnalisme des acteurs de la vie politique au Sahel. Un président de la République doit pouvoir avoir la sérénité nécessaire pour se consacrer à son devoir de conduire le pays vers plus de bien-être et ne pas devoir travailler dans la hantise permanente d’être menacé, pris en otage, destitué ou tué par ceux qui sont commis (et grassement payés) à sa sécurité.
Non seulement cet acte criminel témoigne d’un grave manque de respect au peuple nigérien, mais il représente une injure à  la fonction présidentielle. C’est dévaloriser la fonction de chef de l’Etat et ce qu’est l’Etat que d’abuser de son poste de responsable de la sécurité d’un président pour régler des comptes personnels, résoudre des conflits à  la limite purement intersubjectifs.
Il nous faut refaire de l’Etat en Afrique une question sérieuse, au-dessus des querelles byzantines des chapelles politiques, confessionnelles, ethniques. La maturité politique signifie qu’un peuple devienne capable à un moment donné, d’agir dans le sens du bien commun, par des lois respectées par tous et non par la force brutale. Mettre fin aux coups d’Etat devrait permettre de responsabiliser les autorités politiques pour qu’elles œuvrent sans la peur au ventre, sans l’obsession de la destitution illégale qui pourrait développer des velléités tyranniques, dictatoriales.
La violence doit absolument quitter l’arène politique africaine pour que nos autorités, conscientes de leur mission historique, prennent au sérieux leur responsabilité régalienne qui est de travailler corps et âme au service de la communauté nationale. A quoi bon une ceinture de sécurité si au lieu de protéger le conducteur de l’automobile, elle devient la pire menace contre la stabilité des institutions politiques ?
Sahéliens, encore un effort !
Pr Jacques Nanema

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