Burkina Faso : 298 civils tués en trois mois

L'expert Mahamoudou Savadogo le 30 août 2021 au Centre national de presse Norbert Zongo

A l’occasion d’un forum sur le thème : « Média et sécurité » organisé par le Centre national de presse Norbert Zongo et son partenaire, Media Foundation for West Africa, le lundi 30 août 2021 à Ouagadougou, l’expert en sécurité et en extrémisme violent, Mahamoudou Savadogo a fait un exposé sur le contexte sécuritaire au Burkina Faso.

Le terrorisme continue de faire des victimes civiles et militaires au Burkina Faso. Selon l’expert en sécurité et extrémisme violent, Mahamoudou Savadogo, 298 civils ont perdu la vie dans des attaques terroristes en trois mois. Précisément entre avril et juin 2021. Pendant le seul mois de juillet, 86 morts ont été enregistrés dans 91 incidents sécuritaires, foi de l’expert. « Après le premier trimestre de 2021, les incidents sécuritaires ont flambé. C’est la première fois que le pays a atteint un tel niveau de violence », constate-t-il.

Pourtant entre octobre 2020 et février 2021, il y a eu une sorte d’accalmie, de trêve sur les fronts terroristes. La crise sécuritaire est dynamique sur le plan géographique, de la cible et du mode opératoire. Les incidents ont d’abord touché le Sahel, puis le Nord, l’Est, le Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun et l’Ouest. « Les cibles des terroristes ont évolué. Au début, c’était les symboles de l’Etat, les Forces de défense et de sécurité, les Volontaires pour la défense de la patrie. Aujourd’hui, les terroristes attaquent les populations civiles pour amener les FDS à se mouvoir et les entrainer dans les embuscades », a analysé Mahamoudou Savadogo.

5% de la population burkinabè déplacé interne

L’insécurité au Burkina Faso a des conséquences humanitaires énormes. Au 30 juin 2021, le ministère de l’Action sociale et de l’Action humanitaire a dénombré 1 312 071 Personnes déplacées internes. Ce chiffre rapporté à la population totale estimée à plus de 20 millions d’habitants donne une proportion de 5% de la population burkinabè déplacées internes.

« Le nombre de déplacés internes dans la région du Centre-Nord à elle seule dépasse l’ensemble des personnes déplacées au Mali. Durant les trois derniers mois, environ 200 000 personnes ont dû fuir leurs villages », explique l’expert en sécurité et en extrémisme violent. Plus de 2 244 écoles sont fermées et plus de 2,86 millions de personnes sont affectées par l’insécurité alimentaire, note l’expert.

 

Bendré

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