Burkina Faso : Des propositions pour une transition réussie

Me Guy Hervé Kam est le signataire des propositions des cinq organisations politiques. Photo : Le Pays

Les organisations politiques l’APR-Tiligré, le Mouvement SENS, le PAREN, le PDS et le PUR donnent les priorités de la Transition. Pour ces partis et organisations politiques, cet intermède transitoire ne doit pas excéder 24 mois.

Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba prête serment le mercredi 16 février 2022 à Ouagadougou devant le Conseil constitutionnel. Cette prestation de serment marque l’entrée en fonction du nouveau président parvenu au pouvoir suite au putsch ayant sonné le glas à la présidence de Roch Marc Christian Kaboré. Pendant que certaines associations sont dans l’agit-prop avec des conférences de presse, d’autres réfléchissent et font des propositions. L’APR-Tiligré, le Mouvement SENS, le PAREN, le PDS et le PUR sont dans cette logique. Elles ont rendu public un document indiquant les priorités de la Transition.

Restaurer la sécurité

Selon ces organisations politiques, la priorité numéro 1 de la Transition, c’est la sécurité. Elles appellent les nouvelles autorités à « restaurer la sécurité » dans les zones en proie au terrorisme et de veiller au retour de l’administration et des personnes déplacées dans leurs localités d’origine.

L’APR-Tiligré, le Mouvement SENS, le PAREN, le PDS et le PUR appellent le MPSR à consulter les rapports de structures comme le Collège des sages, la Commission de réconciliation nationale et de réformes politiques, le Réseau national de lutte anti-corruption, le Centre pour la gouvernance démocratique, etc. dont les conclusions pertinentes dorment dans les tiroirs depuis des années. « Il n’est pas nécessaire de perdre le temps en voulant réinventer la roue », précise ce regroupement d’organisations politiques.

Gouvernance vertueuse

Autre proposition : miser sur la gouvernance vertueuse. C’est un appel pressant des auteurs de cette proposition. Cette gouvernance vertueuse passe par la lutte contre la corruption, la fraude, la fraude électorale en créant une Brigade nationale anti-fraude électorale avec prérogative de police judiciaire. Pour ces mouvements politiques, la transition offre « une opportunité pour entreprendre des réformes sérieuses » pour un Burkina nouveau.

Le découpage administratif du territoire national annoncé tambours battants par l’ancien gouvernement et jamais réalisé doit revenir sur la table. Mais « ce redécoupage du territoire doit se faire sur la base de critères objectifs », ont préconisé le coordonnateur du Mouvement SENS, Me Guy Hervé Kam et ses camarades.

 Dépolitiser l’administration et l’armée

La transition doit être une aubaine pour travailler à rétablir la confiance entre citoyens et administration et  à dépolitiser l’administration et de l’armée. C’est aussi une occasion pour adopter une loi sur la transparence budgétaire, créer la police des polices et adopter une loi-type sur le gouvernement et fixant le nombre de membres du gouvernement à 25 au plus.

Les cinq organisations politiques appellent à activer l’élection des présidents des collectivités locales au suffrage universel direct et à plafonner les dépenses de campagnes électorales, etc.

Sur les organes de la Transition, elles proposent : un président de la Transition, un premier ministre et un gouvernement puis un parlement de transition non permanent avec au plus 90 membres. Leur mandat sera gratuit. Les membres de l’organe législatif auront néanmoins des indemnités de session, de transport, d’hébergement et de sujétions.

Bendré

 

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