Burkina Faso : Inquiétante surpopulation carcérale
Les capacités d’accueil des établissements pénitentiaires du Burkina Faso sont faibles par rapport au nombre croissant de détenus. L’annuaire statistique du ministère de la Justice fait cas de décès dans des Maisons d’arrêt et de correction du pays.
Le conseil des ministres du 29 décembre 2021 a acté une remise de peines pour des détenus condamnés. Il s’agit des détenus ayant fait preuve de bonne conduite et ayant purgé la moitié de leur peine. Plus de 870 détenus ont bénéficié de cette mesure depuis le 1er janvier 2022. Parmi eux, 313 ont obtenu une remise totale de peine et 561 autres d’une remise partielle de peines allant de 3 à 12 mois.
En dépit de ces mesures, le constat est triste dans les établissements pénitentiaires du pays. La surpopulation carcérale reste toujours une réalité dans plusieurs maisons d’arrêt et de correction au Burkina Faso. En 2020, l’annuaire statistique du ministère de la justice estime la population carcérale à plus de 7 400 personnes avec plus de 145 mineurs dont 5 filles.
Ces détenus sont repartis dans 27 établissements pénitentiaires dont les capacités d’accueil totales sont de moins de 5300 personnes. Soit un taux d’occupation moyen de 141%. Le taux d’occupation dans certains pénitenciers dépasse 200%. Cette situation vaut pour Diapaga (241%), Koudougou (226%), Dédougou (209%), Boromo (208%) selon l’annuaire statistique du ministère de la Justice. Quant aux établissements pénitentiaires de Ziniaré, Bobo Dioulasso et Kaya, ils ont enregistré respectivement des taux d’occupation de 104%, 89% et 154%. A Ouagadougou, la Maison d’arrêt et de correction ainsi que la Prison de haute sécurité ont connu respectivement des taux d’occupations de 160% et 204%.
42 détenus ont réussi à se faire la belle dans les prisons. Outre cette situation, 30 détenus ont perdu la vie dans les lieux de détention selon l’annuaire statistique du ministère de la justice. Les associations de défense des droits humains appellent les autorités politiques à améliorer les conditions de détention.
Par Idrissa KOUMBEM