Burkina Faso : La CAN 2021 et ses polémiques
Après une troisième place ratée à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021, certains observateurs ont vite fait d’accuser l’entraineur Kamou Malo de ne pas être à la hauteur. Celui-ci et trois autres de l’équipe technique ont été informés du non-renouvellement de leur contrat qui arrive à terme le 28 février prochain. Et ce n’est pas tout.
Le climat était déjà plus ou moins tendu avant le début de la CAN Cameroun. Quelques mois avant la compétition, le capitaine des Étalons, Bertrand Traoré avait trainé le directeur sportif du Club Salitas FC, Boureima Maiga en justice pour diffamation.
Le dénouement judiciaire de l’affaire s’est soldé par la condamnation de Boureima Maiga le 14 décembre 2021 à 12 mois et une amende de 2 millions de FCFA, le tout assortis de sursis. Mais, sous le leadership du coach Kamou Malou, les étalons ont maintenu la cohésion au sein du groupe. Les étalons ont fait un parcours remarquable en terminant à la 4e place.
Le point noir qui a entaché la prestation des étalons reste le match de classement pour la troisième place qui a opposé le pays organisateur, le Cameroun et le Burkina Faso. Après avoir mené le Cameroun 3 à 0, les étalons se font rattraper au score dans les 20 dernières minutes avant de tomber dans les séances de tirs au but.
La responsabilité fut naturellement portée par Kamou Malo qui avait affirmé dès les Quarts de finale que son objectif était atteint. Cette sortie suivie de la défaite des étalons contre le Cameroun avait suscité de l’indignation au sein des fans du ballon rond qui ont souhaité voir l’officier de police à la retraite déchargé.
S’il n’a pas été remercié illico presto, il ne sera plus l’entraineur des étalons à partir du 1er mars. L’information a été donnée le samedi 12 février par la Fédération burkinabè de football (FBF). Les entraineurs adjoints Firmin Sanou et Alain Nana, l’entraineur des gardiens Brama Traoré ne verront pas également leurs contrats renouvelés. Neuf membres du Comité exécutif de la FBF dans une déclaration se sont démarqués de cette décision de la FBF le 14 février dernier.
Une affaire de 50 millions de Francs remis par le patron du Groupe EBOMAF, divise à la FBF. Des membres de la FBF dénoncent un flou lié à la gestion de ce fonds. Le président Lazare Banssé dans une note d’information se défend en qualifiant l’affaire de spéculation, voire de la désinformation. De ses explications, les fonds ont été acquis suite à une sollicitation de la FBF pour la prise en charge de certains des invités à la CAN au Cameroun et ont été utilisés à cet effet.
Une autre affaire fait surface. Denis Compaoré, un membre du comité exécutif, est sommé par le président de la FBF, Lazare Banssé de s’expliquer sur l’exécution de trois marchés sur les travaux de réfection du stade municipal de Ouagadougou par son entreprise. Lazarre Banssé estime qu’il y a conflit d’intérêt et menace de saisir la FIFA. Ces polémiques interviennent à quelques mois des phases de qualification pour la CAN 2023 en Côte-d’Ivoire.
Par Idrissa Koumbem