Burkina Faso : Une transition de trois ans actée
Plus de 300 Burkinabè ont pris part aux assises nationales organisées le lundi 28 février 2022 pour amender, valider et adopter la charte constitutionnelle et l’agenda de la transition. Prévus pour finir à 19h, les travaux ont duré jusqu’au 1er mars.
La charte et l’agenda de la Transition au Burkina Faso sont adoptés. Le pays dispose désormais d’une feuille de route pour conduire son « œuvre de refondation » voulue par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) depuis le coup d’Etat du 24 janvier 2022. Les assises nationales débutées le 28 février ont pris fin le 01er mars vers 2h du matin. La transition va durer trois ans. C’est le temps voulu par « les forces vives de la nation » contrairement à la commission technique de rédaction des projets de texte qui avait proposé 30 mois.
L’Assemblée législative de transition sera constituée de 71 membres. Ce nombre a été augmenté de 20. La commission technique avait voulu avec un organe législatif de 51 membres. Ces députés de la Transition ne travailleront pas dans le bénévolat mais seront rémunérés.
Plusieurs citoyens rejettent l’augmentation du nombre de membres de l’organe législatif de transition et le refus du bénévolat. « On ne force pas quelqu’un pour aller au parlement de Transition. Celui qui ne veut pas du bénévolat, il reste là où il est. D’ailleurs la commission avait proposé des indemnités et des primes de session par les parlementaires. C’était la meilleure formule. On ne doit pas servir de gros salaires à des députés non élus alors que le pays a des soucis », alerte un habitant de Ouagadougou. Le débat est lancé. Les autorités doivent tout faire pour éviter la polémique de fin 2014 sur les émoluments des députés de Transition.
En plus du Président de la Transition, l’Assemblée législative de transition, le pays sera doté d’un gouvernement de 25 membres au maximum et d’un Conseil de suivi et d’orientation de la Transition. L’augmentation de nombre de ministres à 25 est jugée exagérée par d’autres. Ces derniers interpellent à revenir à une juste proportion car « 15 ministres peuvent faire l’affaire. »
Des membres de la Transition occupant des postes stratégiques ne seront pas éligibles aux prochaines élections.
Les « forces vives de la nation » ont choisi le président du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba pour diriger la transition. L’officier supérieur sera investi le mercredi 2 mars prochain à Ouagadougou. Il doit nommer un Premier ministre civil et un gouvernement.
Cette transition marque la fin du pouvoir de Roch Kaboré renversé lors du coup d’Etat du 24 janvier 2022. Elu en novembre 2015 puis réélu en fin 2020, l’ancien président du Faso a eu du mal à dérouler son programme au regard de la recrudescence des attentats terroristes radicaux ayant marqué sa gouvernance.
Bendré