Covid-19 et concours directs 2020 : Les mesures barrières complètement ignorées
L’administration des épreuves des concours directs de la fonction publique a débuté le 18 septembre 2020 sur toute l’étendue du territoire nationale. Malheureusement, les mesures barrières et ou de distanciation ont été ignorées dans l’organisation de ces concours. C’est en tout cas le constat que notre reporter a pu faire aux premiers jours de l’administration des épreuves.
C’était le 18 septembre 2020 que les candidats au concours directs de la fonction publique ont composé l’épreuve du concours d’agents d’agriculture sur toute l’étendue du territoire national. Au centre de composition sis au lycée Bangré à Ouagadougou, ils étaient des centaines à prendre d’assaut les salles de composition avec l’espoir de faire partir des 45 candidats à retenir au niveau de ce concours. Seulement dans le contexte actuel où le pays connait la pandémie du Covid 19, on constate malheureusement qu’aucune disposition n’a été prise. Du lycée Bangré, au lycée Newton Descartes en passant par le lycée technique national, c’est le même constat : pas de lave-mains, pas de savons. Dans les salles de composition, même la disposition des places n’obéit pas à la distanciation d’un mètre recommandé par les autorités sanitaires. Les candidats quant à eux sont assis à deux sur un même table-blanc.
Pour ce qui est du port du cache- nez, ils sont rares, ceux qui se donnent la peine encore de le faire. Cela ne semble même pas être une exigence d’ailleurs. « Regardez, nous-mêmes, nous ne portons pas de cache nez », nous lance un membre de l’équipe de jury au lycée Technique national, avant d’ajouter qu’aucune dotation de protection, n’a été offerte ni aux membres de jury, ni aux candidats.
Pourtant, dans un communiqué, le ministère en charge de la fonction publique affirmait que « les candidats aux concours directs de la fonction publique, session 2020 sont informés que le port du masque est obligatoire pour accéder aux lieux de composition dans tous les centres d’administration ».
« Je n’ai pas porté de cache nez et j’avais peur qu’on m’interdise l’accès à la salle de composition, heureusement les surveillants ne nous ont même pas exigé le port du cache-nez », confie le candidat Alassane Kaboré. A quoi donc a servi le communiqué du ministère ? Nos tentatives auprès des responsables des centres pour obtenir des éléments de réponses sont restées vaines. Pourtant, l’on se rappelle qu’à la date du 12 septembre 2020, 189 élèves de l’Ecole nationale de la magistrature (ENAM) ont été testés positifs au COVID 19 alors qu’ils étaient en stage militaire à Bobo-Dioulasso. Dans un tel contexte, aucune mesure de précaution n’est de trop.
Par Henri S