Elections 2020 à Kaya: Des déplacés internes ont pu exercer leur droit de vote
Les élections couplées de ce dimanche 22 novembre devraient être l’un de leurs derniers soucis. Pour autant, de nombreux déplacés internes dans la province du Sanmatenga (3000 environ), ont pu se faire enrôler et compte exercer leur devoir citoyen. C’est le cas de Idrissa Sawadogo qui a pu voter à la mi-journée à Kaya.
Idrissa Sawadogo était un leader dans son village de Gaïk-Goata situé à 17 km d’Arbinda dans la province du Soum dans le Sahel burkinabè. Mais un matin de 2019, il a dû quitter sa localité avec toute sa famille pour avoir la vie sauve face à la menace terroriste. Pourtant, ce déplacement forcé ne lui a pas fait perdre son leadership. En effet, il est à Kaya, le représentant de tous les déplacés internes de la province du Sanmatenga. En ce dimanche d’élection, Idrissa était sur pied dès 5h du matin. « En tant que représentant des déplacés internes, je me devais de me lever tôt pour aider certains déplacés à se rendre dans leur bureau de vote » a-t-il confié. A la question de savoir pourquoi les déplacés internes tiennent aussi à voter, la réponse de leur représentant est sans ambages : « même déplacés, nous restons des Burkinabè et nous comptons exercer notre devoir citoyen ». Effectivement, comme Idrissa Sawadogo, les déplacés internes qui ont pu se faire enrôler dans la ville de Kaya se sont mobilisés pour le double scrutin. Dans le bureau de vote n°6 de l’école ADK 1, ils sont 592 à être inscrits sur la liste électorale. A la mi-journée, « plus de 200 d’entre eux avaient déjà voté » selon Saidou Ouédraogo, président du bureau de vote.
« Voter pour un retour à la maison »
Tout comme Idrissa, Salamata Zango est aussi une déplacée interne. Après avoir accompli son devoir civique, la jeune femme n’a qu’un seul souhait : que le nouveau président qui sera élu ramène la paix et la sécurité partout au Burkina pour qu’elle puisse retourner chez elle. « La seule doléance des déplacés internes, c’est de retourner chez nous » a-t-elle confié.
Mais contrairement à Idrissa et Salamata, ils sont nombreux les déplacés internes qui ne pourront pas voter. Si certains n’ont pas pu faire leur transfert à temps à Kaya, d’autres par contre ne pouvrront pas voter parce qu’ils ne disposaient tout simplement pas de carte nationale d’identité au moment de l’enrôlement. Mais que ce soit ceux qui ont pu voter comme ceux qui n’ont pas pu accomplir leur devoir citoyen, les déplacés internes de Kaya ont un seul message à l’endroit des nouvelles autorités qui sortiront des élections de ce dimanche : « en tant que Burkinabè, nous sommes partout chez nous au Burkina Faso. Mais nous souhaitons repartir dans les localités où nous avons toujours vécu avant ces années difficiles. Nous souhaitons qu’après les votes, nous soyons heureux du choix que nous avons fait. Même si ce n’est pas tout le monde, 90% des déplacés internes veulent repartir chez eux dans la paix » selon le représentant des déplacés internes dans le Sanmatenga.
Fiidwendé Sawadogo (Envoyé spécial)