Jour d’élection au Burkina: La participation, l’autre défi majeur…

L’effectivité de forts taux de participation électorale dans notre pays nécessite une révolution de la conscience politique des citoyens. Ph DR

Après une campagne électorale de 21 jours qui s’est globalement bien déroulée, les plus de 6 500 000 électeurs enrôlés par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) ont commencé à voter ce dimanche 22 novembre 2020.  L’un des défis majeurs de cette élection en plus de la sécurité, reste le taux de participation. 

Durant la campagne électorale qui a duré trois semaines, les candidats ont surtout offert de constater qu’ils ont l’art de ‘’se vendre’’. De plus, le caractère ludique de la campagne a été largement vécu. Mais, ces leaders politiques ont globalement manqué de ‘’vendre’’ le bien-fondé de la participation à une élection. Ils ont majoritairement été avares en motivation du citoyen à sortir de chez lui, toute activité cessante, pour se rendre dans son bureau de vote et exprimer son choix. Ils semblent peu soucieux du taux de participation électorale. Or, la grande majorité des foules qui se mobilisent pour prendre part aux activités de campagne électorale est surtout intéressée par l’argent et autre cadeaux du politicien que par le dévouement à prendre part effectivement aux opérations électorales.

Néanmoins, la CENI a entrepris, à travers divers outils et canaux de communication, de susciter l’envie de participation électorale. Cela est à saluer. Mais le contexte actuel du Burkina n’est véritablement pas inspirateur dans le sens de cette participation électorale. En effet, dans plusieurs contrées du pays, la hantise d’attaques terroristes dirigées contre des foules habite malheureusement les esprits. L’autre réalité, c’est l’existence de la maladie à corona virus dont la propagation se trouve plus favorisée par les et/ou rapprochements physiques. De plus, bien de Burkinabè, des paysans notamment, devront faire le choix entre les récoltes (pressantes par endroits au risque de dégâts) et le fait d’aller prendre un rang pour accéder au bureau de vote et émettre son choix.

Ces contingences s’adossent à une conscience collective empreinte de l’idée selon laquelle il ne sert à rien d’aller voter ; car, non seulement le politicien ne mérite pas confiance, mais aussi le vote ne peut véritablement rien changer. L’effectivité de forts taux de participation électorale dans notre pays nécessite donc une révolution de conscience politique.

En attendant, la participation électorale des Burkinabè reste un défi majeur. Il est à souhaiter que le double scrutin (présidentiel et législatif) de ce dimanche 22 nombre se passe dans un climat apaisé et que le taux de participation soit au-dessus de la moyenne.

 

Elie Paré

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