Elections couplées du 22 novembre : A Yako aussi, des imperfections…

Bureau N°1 du secteur 6 de Yako, dans les enceintes de l'auto-gare

Le déroulement des scrutins couplés (présidentiel et législatifs) a été entaché de multiples imperfections à plusieurs endroits. Relèvent de ces imperfections, l’emplacement de certains bureaux de vote à Yako, chef-lieu de la province du Passoré.

 

Les hangars de l’auto-garde de Yako ont abrité les bureaux de vote N°2, N°3 et N°4 pour le  déroulement des opérations de vote le dimanche 22 novembre 2020. Sur une terrasse non-clôturée, les bureaux de vote 2 et 3 se faisaient face. Pour résister à la furie du vent qui ne cessait d’emporter les isoloirs, les membres desdits bureaux de vote ont usé d’astuces, notamment en attachant ces isoloirs aux poteaux du hangar. Dans ces bureaux de vote, les électeurs n’ont donc pas eu droit au retrait, à l’abri de regards, au moment de faire leurs choix sur les bulletins de vote. Ce qui a exposé certains électeurs à la tentative de coup d’œil d’une fille, apparemment peu lucide, sur le bulletin quand ils effectuaient leurs choix.

De leur côté, les membres de ces bureaux de votent se plaignent, en laissant même entendre que les ‘’élections ont été mal organisées’’. Le président de la CECI (Commission électorale communale indépendante) de Yako, lui, certainement parce qu’animé de l’envie de camoufler cette gênante réalité, a refusé la prise de vue sur les lieux.

Si dans ces bureaux de vote l’imperfection tenait surtout à l’exposition au vent, aux regards de tous et aux visites perturbatrices, dans le bureau de vote N°1, lui aussi logé dans les enceintes de la même auto-gare, l’inconfort avait une autre nature : celle de la cohabitation avec des casiers de boissons alcoolisées. En effet, ce bureau de vote a été logé dans une cave. Là, les membres du bureau de vote sont entourés de casiers très hautement superposés. Seuls quelques délégués de partis politiques pouvaient y prendre place. L’entrée opposée à celle qui permettait d’accéder audit bureau de vote donnait à un maquis surchauffé vers 16h ce dimanche 22 novembre. Non seulement ce maquis grouillait de monde, mais aussi la musique s’y jouait à fond. Difficile de s’entendre parler dans cette cave abritant le bureau de vote.

Comment allez-vous faire pendant le dépouillement ? A cette question posée au président dudit bureau de vote, la réponse a été la suivante : ‘’Le président de la CECI est tenu informé de la situation, et il a promis entrer en contact avec les responsables du maquis’’. Cette promesse a été suivie d’effet, puisque vers 18h30mn où nous revenions pour assister au dépouillement dans ce bureau de vote, l’ampleur de la musique avait considérablement diminué.

L’on est tenté de croire que les imperfections tenant à l’emplacement de ces bureaux de vote justifient la faible affluence des électeurs pour y accomplir leur devoir civique. En effet, seulement 117 électeurs sur 268 inscrits ont voté au bureau de vote n°1 ; 120 électeurs sur 327 inscrits ont voté au bureau de vote n°2 ; 93 électeurs sur 368 inscrits ont voté au bureau de vote n°3 ; 407 électeurs sur 607 inscrits ont voté au bureau de vote n°4.

Certains électeurs n’ont pas manqué d’exprimer leur indignation. A les en croire, si l’on peut comprendre la CENI dans son élan de rapprocher les bureaux des électeurs, il reste inacceptable que n’importe quel local abrite un bureau de vote, surtout dans une ville comme Yako. « Il était bien possible de faire mieux », a souligné un électeur visiblement courroucé.

Elie Paré

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