Endométriose : une des causes de l’infertilité féminine
Définie comme la localisation anormale de l’endomètre, dont une partie est à l’intérieur de l’utérus et l’autre hors de l’utérus, l’endométriose est une maladie qui est mal vécue par certaines femmes. Tout savoir sur cette maladie mystérieuse avec le Dr Yobi Alexis Sawadogo, gynécologue obstétricien au CHU de Bogodogo.
Bendre: Comment se manifeste l’endométriose ?
Dr Yobi Alexis Sawadogo (YAS) : Elle se manifeste essentiellement par des douleurs pelviennes, généralement cycliques. En général, ces douleurs commencent pendant les règles. Parfois, les règles finissent et la douleur persiste. En dehors des règles douloureuses, il y a la possibilité d’avoir des douleurs abdominales chroniques qui sont exagérées au cours de l’ovulation. Les douleurs peuvent aussi apparaître lors des urines ou pendant les selles, ou lors des rapports sexuels, surtout au moment de la pénétration profonde. A long terme, cela peut entrainer la stérilité chez certaines femmes dûe à l’accolement de l’utérus avec les intestins.
Quels en sont les facteurs explicatifs?
Les causes ne sont pas bien connues, mais il y a un certain nombre de théories qu’on évoque. Parmi ces théories, celle qui est la plus acceptée est la théorie de l’implantation. C’est une théorie selon laquelle une petite partie des cellules de l’endomètre, au lieu de s’évacuer par le vagin au moment des règles, remonterait dans les trompes jusqu’à la cavité abdominale pour s’implanter sur différents organes (ovaires, vessie, intestin).
Comment peut-on savoir qu’on est atteint de l’endométriose ?
Il faut se faire diagnostiquer ; et l’un des éléments essentiels, c’est l’examen par la célioscopie. C’est un appareil optique qu’on met dans le ventre de la femme pour rechercher la maladie. Malheureusement, cet examen n’est pas encore disponible dans toutes les formations sanitaires. Mais dans certains centres sanitaires privés, l’appareil est disponible. On n’a pas moins de 200.000 à 300. 000 F CFA pour faire cet examen. L’endométriose peut aussi se localiser dans le muscle utérin, dans l’utérus lui-même. Et dans ce cas précis, il y a un examen qu’on appelle la radiographie de l’utérus, encore appelé hystérographie, qui permet de voir ces différentes lésions.
Comment se passe la prise en charge?
Pour qu’on ait des résultats, le traitement doit durer 6 mois. Pour le traitement médical, il y a des boîtes de comprimés qu’on peut utiliser pour un cycle qui varie souvent entre 3.000 et 5.000 FCFA pour certains médicaments. Il y a aussi les injectables qu’on peut utiliser qui sont de deux types. Il y a le Decapeptyl qu’on injecte tous les mois. Ce produit coûte entre 115.000 et 175.000F par injection. Il y a un autre produit, leprodex, qui tourne autour de 54.000 à 55.000F le flacon par mois.
Et pendant ces six mois, la femme ne peut pas tomber enceinte, parce qu’on crée une ménopause artificielle. Concernant le traitement chirurgical, il dépend de certains facteurs. Si la mycose est localisée au niveau de l’utérus, on peut enlever l’utérus. Si le traitement se fait à l’hôpital, c’est moins coûteux que dans les cliniques.
Quels peuvent être les risques du traitement ?
Comme tout traitement chirurgical, il y a des risques. Il peut y avoir des complications lors de l’intervention qui nécessite qu’on enlève l’utérus. Et si c’est le cas, la femme va rester stérile à vie.
On peut couper aussi quelques intestins lors de l’intervention. D’autres médicaments pendant le traitement confèrent une ménopause artificielle, la femme ne pouvant tomber enceinte pendant cette période. La présence de l’endométriose peut provoquer la stérilité chez certaines femmes.
Madina Belemviré