Insécurité au Burkina : Plus de 600 écoles détruites par des terroristes

Selon les statistiques du ministère en charge de l'Education, le Pr Stanislas Ouaro, à la date du 16 janvier 2020, le nombre d’établissements fermés était de 2341 dont 623 écoles détruites par de sinistres individus. (Ph DR)

La Commission nationale des droits humains (CNDH) a tenu les jeudi 23 et vendredi 24 janvier 2020 un Forum national des défenseurs des droits humains à Ouagadougou.  « Rôle, missions et protection des défenseurs des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire », c’est sous ce thème que les participants ont réfléchi. Le directeur pays de Amnesty International, Yves Boukari Traoré a livré la communication inaugurale de ce forum. Il a donné des détails sur les conséquences des attaques, surtout sur le secteur de l’éducation.

Les terroristes ont fait une intrusion frauduleuse dans l’actualité burkinabè le 4 avril 2015 où le pays a essuyé sa première attaque. Depuis ce jour, les paisibles citoyens vont continuer à subir la furie des terroristes. Ce qui a obligé le gouvernement à sortir l’artillerie lourde contre « les égarés » qui veulent détruire le Faso en sapant le vivre-ensemble des populations. Des missions militaires ont été déployées dans les zones qui ont connu le passage de ceux-là qu’on appelle désormais au Burkina Faso des Individus armés non identifiés (IANI).

Cette situation sécuritaire tendue n’est pas propice aux droits humains et aux défenseurs des droits humains, selon le directeur pays d’Amnesty International. Des citoyens sont privés de leurs droits les plus fondamentaux comme l’éducation. De 2015 à la mi-janvier 2020, ce sont plus de 700 personnes qui ont perdu la vie dans des attaques imputées aux terroristes, foi de Yves Boukari Traoré, directeur pays d’Amnesty International (AI). A ces personnes que la Nation continue de pleurer s’ajoute plus de 500 mille qui ont été contraints de quitter leur lieu habituel de vie pour trouver refuge dans des abris ou dans des établissements scolaires. Au nombre de ces déplacés internes, l’ONG de défense des droits humains a chiffré plus de 9 514 élèves.

Les terroristes ont dirigé leurs canons sur les écoles. Des enseignants et élèves ont été tués ces dernières années. Selon toujours AI, 46 587 enfants ne partent plus à l’école du fait du terrorisme.  Plus de 96 établissements scolaires sont occupés par des déplacés internes.  Quant aux écoles fermées, l’ONG de défense des droits humains donne le chiffre de 2 152 écoles primaires fermées temporairement ou au moins une fois pour des raisons d’insécurité.

Une situation qui inquiète au ministère en charge de l’Education nationale, qui lors de son dernier conseil d’administration tenu le jeudi 30 janvier 2020, a dit avoir déployé une stratégie pour résorber cette situation. Selon les statistiques du Mathématicien, Stanislas Ouaro, à la date du 16 janvier 2020, le nombre d’établissements fermés était de 2341 dont 623 écoles détruites par de sinistres individus. « 752 établissements ont rouvert grâce à la mise en œuvre de certaines actions de la stratégie de scolarisation des zones à forts défis sécuritaires », a insisté le ministre Ouaro lors du Conseil d’administration du MENAPLN. En dépit « des efforts déployés », la crise sécuritaire continue d’affecter le système éducatif dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Sahel, du Nord, du Centre-nord, de l’Est et du Centre-est. Le mal semble s’étendre sur des écoles du sud-ouest et des Cascades.

Cette crise sécuritaire touche 9882 enseignants et 319 334 élèves, selon le ministère en charge de l’Education nationale.

Aya Ouédraogo

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