Présidentielle 2020 : des femmes menacent de bouder les élections de 2025 si les promesses des candidats ne sont pas réalisées

Les 13 candidats à la présidentielle du 22 novembre sont donc prévenus.

Au Burkina Faso, les femmes représentent plus de 50% de la population. Conscientes de ce pouvoir qu’elles ont, des femmes de la ville ont prévenu qu’elles vont bouder les prochaines élections prévues dans 5 ans si le futur président ne prend pas en compte leurs préoccupations qui sont entre autres : l’amélioration de la gratuité des soins, l’octroi des crédits aux femmes et surtout l’augmentation de la pension des retraités.

« Des beaux parleurs », « des personnes qui ne tiennent jamais leurs promesses », « des vendeurs d’illusion ». Ce sont entre autres, des qualificatifs attribués aux candidats à la course présidentielle par certaines femmes qui veulent sonner la fin de la récréation.

«Si les politiciens pensent qu’ils peuvent continuer de se jouer de nous, laissez-moi leur dire qu’ils font fausse route. Cette fois-ci, nous n’allons rien lâcher. Nous avons relevé toutes les promesses qu’ils nous ont faites pendant cette campagne électorale et nous allons les mettre devant les faits accomplis dans 5 ans quand ils reviendront nous voir pour qu’on leur accorde nos voix », a prévenu Fatimata Zouré, agent de santé. Pour elle, c’est du donnant-donnant. « Ils veulent nos voix, nous voulons qu’ils respectent leurs engagements », a-t-elle souligné. Elle a donc invité les autorités à revoir la question de la gratuité des soins et de l’accouchement. « Ils disent gratuité mais ils ne donnent pas le bon médicament pour la vraie maladie. Ils se limitent au générique alors qu’il y a des maladies que le générique ne peut pas soigner. Si c’est ibuprofène, paracétamol et cotri, la population peut s’en procurer, mais ça ne soigne pas tous les maux », a-t-elle dénoncé.

Evoquant le cas de la césarienne, elle confia : « Quand une femme vient pour une césarienne, on lui donne son kit pour l’intervention. Mais on va lui donner des ordonnances pour qu’elle aille payer des spécialités parce qu’il y a des produits qui ne sont pas dans le carton, or le malade a besoin de ces spécialités. Si elle n’a pas les moyens de s’en procurer, nous nous retrouvons dans une situation inconfortable », a-t-elle déploré. Elle attend donc du futur président qu’il subventionne tout ce qui est spécialité pour la césarienne ou l’accouchement au niveau des dépôts pharmaceutiques.

Que ce qui est arrivé durant les 5 ans ne se répète plus

La question de l’insécurité préoccupe également les femmes et Mme Amina Tapsoba, agent commercial n’ira pas par quatre chemins pour crier son ras le bol. « Que ce qui est arrivé durant les 5 ans ne se répète plus. Nous sommes des femmes, nous sommes des mères. On tue nos maris, on tue nos enfants, nous sommes fatiguées de porter tout le temps des foulards noires, nous sommes fatiguées d’enterrer nos enfants. Que le futur président  mette fin à ce massacre. Qu’il trouve une solution immédiate à cela, sinon ce ne sont plus les terroristes qui vont nous tuer, mais des AVC qui vont tous nous terminer ici », a-t-elle dit.

Ayant pris sa retraite il y a 2 ans de cela, Agnès Kargougou a appelé le futur président à avoir un regard particulier sur la situation des retraités. « La pension est trop faible alors que la vie est chère par rapport à notre revenu trimestriel. Nous souhaitons qu’il accorde aux retraités, une réduction pour les différents examens médicaux parce qu’on ne s’en sort pas », a-t-elle confessé.

Pour sa part, Salamata Zallé, commerçante au marché de Toecin, un quartier de Ouaga nourrit l’espoir que le président accorde des prêts aux femmes pour qu’elles puissent se lancer dans des activités rémunératrices de revenus afin de pouvoir aider leurs époux à supporter les charges de la maison. « Quand tu es dans un foyer sans moyen ce n’est pas facile », a-t-elle révélé tout en ajoutant : « Qu’il trouve du boulot pour nos enfants et nos maris, qu’il diminue la scolarité de nos enfants et nous permettre de manger à notre faim », a-t-elle désiré.

Les 13 candidats à la présidentielle du 22 novembre sont donc prévenus.

 Aïda Ouattara

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