Réforme du Bac et du BEPC : Des syndicats de l’éducation plaident pour un bon achèvement de l’année scolaire

A travers une déclaration signée le 14 mai, quatorze syndicats d’acteurs de l’éducation réunis au sein d’un cadre dénommé « G16 » ont exprimé leur lecture de la situation de crise consécutive à la mise en branle depuis mars dernier d’un processus de réformes concernant l’organisation des examens du Bac et du BEPC. Une lecture assortie d’interpellations à l’endroit aussi bien du gouvernement, des parents d’élèves, que des élèves, pour un bon achèvement de l’année scolaire.

Pour le « G16 », les systèmes éducatifs sont appelés à repenser leur dispositif organisationnel et institutionnel en fonction du dynamisme des besoins sociétaux et des exigences de la mondialisation. Du reste, rappelle ce groupe de syndicats, des études réalisées ces dernières années recommandent « la nécessité d’entreprendre des réformes, voire une refondation » du système éducatif burkinabé. Alors, « s’opposer systématiquement à toute réforme peut s’apparenter à un déni puéril, irréaliste et une fixation à l’inertie dans un monde en perpétuel mouvement. »

Si le « G16 » plaide pour un processus inclusif pour opérer les réformes envisagées par le gouvernement, il clame que « dans aucune société au monde, les apprenants ne décident du contenu de leur apprentissage ni des modalités de leur évaluation. »

La conviction du « G16 » semble établie qu’il est plutôt du droit, et même du devoir des gestionnaires du système éducatif d’entreprendre des réformes tant que l’ambition desdites réformes est l’amélioration de l’efficacité interne et externe du système éducatif. Tout porte à croire que cette conviction l’inspire dans le sens de son interpellation à l’endroit des élèves qui, durant plusieurs jours, aussi bien à Ouagadougou que dans plusieurs autres localités du Burkina ont mené des manifestations de rues contre les réformes annoncées par le gouvernement. Dans sa déclaration en effet, le « G16 » « exhorte les parents d’élèves et la communauté éducative à sensibiliser les élèves frondeurs » appelés « à la retenue pour un bon achèvement de l’année scolaire ». Aux « organisations syndicales et autres associations qui soutiennent » ces élèves, le « G16 » demande de « jouer plutôt la médiation entre élèves et gouvernement ».

Quant au gouvernement, le « G16 » dit l’inviter à veiller au respect de sa parole afin que la réforme du Bac ne soit pas porteuse d’anéantissement des chances de bacheliers d’accéder aux universités publiques, mais aussi « à privilégier le dialogue tout en mettant en place des approches plus inclusives dans l’élaboration et la mise en œuvre de réformes ». Au-delà, le gouvernement doit, selon le « G16 », « communiquer davantage sur les mobiles » des réformes envisagées, mais aussi inscrire ces « réformes querellées dans les assises nationales sur l’éducation ». Des assises prévues pour se tenir en septembre prochain.

 

Elie Paré

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