Traitement journalistique de l’attaque de Solhan: Des médias épinglés 

Medias, CSC, Burkina Faso, 2021

Le Conseil supérieur de la Communication (CSC) n’est pas content. L’institution nationale chargée de réguler les médias dit avoir constaté des manquements à l’éthique et à la déontologie dans le traitement journalistique des attentats de Solhan dans le Sahel du Burkina Faso. Au cours d’une rencontre avec les journalistes le mercredi 9 juin 2021, le président du CSC, Mathias Tankoano, et ses collègues ont appelé les journalistes à plus de professionnalisme.

Plusieurs médias burkinabè et internationaux ont manqué à l’éthique et à la déontologie du journalisme à l’occasion du traitement journalistique de l’attaque meurtrière de Solhan. C’est l’information partagée par le Conseil supérieur de la communication avec les journalistes au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou au siège de l’institution.

Avant cette rencontre avec la presse, l’institution a annoncé  le mardi 8 juin des sanctions contre le groupe Omega Média. Ce média a écopé d’une suspension de 5 jours francs. Si pour une certaine opinion, c’est une sanction disproportionnée, le CSC n’y croit pas. « Omega le sait. Nous avons été saisis auparavant par des citoyens qui disent que Omega FM a annoncé notre mort, pourtant nous sommes vivants. Nous n’avions pas pris de sanction. Nous avons dû intervenir pour calmer la situation. Le CSC reste aux cotés des médias dont Omega FM », tente de rassurer l’institution.

Selon le président du CSC, la sanction ne touche pas tous les programmes du groupe de presse. La sanction a été aménagée pour permettre au groupe de continuer d’émettre en diffusant de la musique et la publicité. Cette sanction administrative contre le média fait suite « à la diffusion de fausse nouvelle sur le nombre de victimes de l’attaque de Solhan, à l’annonce d’une attaque sur l’axe Sebba-Dori pourtant inexacte et à l’annonce en direct pendant le journal d’une attaque en cours à Dambam », égrène l’institution chargée de la régulation des médias au Burkina Faso.

Omega FM n’est pas le seul média épinglé. Les responsables de la Radio nationale et de la Radio France Internationale (RFI) ont été convoqués par le régulateur pour audition.

Le doyen des journaux burkinabè est épinglé. Il est reproché à L’Observateur Paalga d’avoir publié une image choquante, en l’occurrence une fosse commune. aOuaga.com, Wakasera.com, netAfrique.net, Infowakat.net, RTB/Télé, RTB/Radio, LCA, BF1, 3TV, Burkina Infos, Canal3, France 24, Pulsar via la Deutsche Welle sont épinglés pour diffusion de fausse nouvelle ou d’images choquantes. « Au regard de la loi, une fosse commune que vous passez à des heures où des jeunes regardent la télé, ce n’est pas normal. Vous devez masquer ces images choquantes ou mettre un écriteau pour dire de faire attention (ndlr pour prévenir). Si vous ne le faites pas, vous tombez sous le coup de la loi. A tous ces médias, nous envoyons une lettre d’observation(…) », a indiqué le président du CSC, Mathias Tankoano.

                                                                                                                                                                        Fatim Traoré

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