Transport commun à Bobo-Dioulasso: Le règne sans partage des taxi-motos
Sur le terrain du marché des transports communs à Bobo-Dioulasso, l’on de nombre trois acteurs: les taxis, les taxi-motos et les bus. Le doyen de ce trio, c’est sans contexte le taxi qui dans le cas de Bobo-Dioulasso, est secondé par les taxi-motos. Le dernier venu est le bus qui a toujours du mal à se faire une place dans le marché des transports en commun bobolais. Notre reporter a observé les acteurs du transport en commun dans la cité de sya le jeudi 15 novembre 2018. Récit !
Jeudi 15 novembre 2018. Il est pratiquement 9h. Plusieurs bus de la SOTRACO sont garés à la Place Thiefo Amoro non loin de Sitarail. En cette matinée, un taxi-moto freine à la sauvette. A l’arrière de ce taxi-moto, près de huit passagers. Ce moyen de déplacement transporte aussi les bagages de ses passagers. Quand le conducteur stationne, ils intiment “l’ordre” à ses passagers de descendre. Son ordre est exécuté et rapidement il se met à décharger les bagages. Après quoi, ils encaissent le prix du transport. Comme ici à la Place Thiefo Amoro, des conducteurs de taxi-motos parcourent tous les coins et recoins de la ville de Bobo-Dioulasso à la recherche de clientèle en vue d’assurer leur pitance quotidienne. Et ce, peu importe les risques qu’ils encourent et les dangers que leur activité comporte. Mais pour voir autant de taxi-motos ou tricycles alignés, il faut se rendre au grand marché de Bobo-Dioulasso. C’est comme s’ils y ont établi leur quartier général. C’est devant les différentes entrées du marché qu’ils attendent leurs clients qui sont pour l’essentiel les vendeuses et d’autres personnes qui fréquent le marché.
Mais en plus de ces clients “traditionnels”, les conducteurs de tricycle accostent et abordent les passants pour leur proposer leur service. Dans la soirée du mardi 13 novembre 2018, alors que nous étions de passage dans les environs du grand marché, un jeune conducteur nous interpelle et demande notre destination. Même n’ayant pas obtenu satisfaction, il ne démord pas du tout et reprend de plus bel: “Dis-moi ou tu vas, je peux te déposer” tout en nous indiquant du doigt son tricycle. Pour ne pas trop le recevoir, c’est un “je reviens” que nous lui avons servi. Et spontanément, il nous laissa “tranquille” et couru vers des clientes plus « sûres » et se saisit de leurs effets qu’il “jette” à l’arrière de son tricycle. Les propriétaires de ses effets prennent alors position à l’arrière. Elles attendent l’heure du départ. Non loin de lui, un autre conducteur de tricycle est à l’œuvre. Il se bat pour obtenir sa clientèle. Et son tour arriva. Comme s’il y avait un contrat à l’avance entre le conducteur et ses clientes, elles se dirigent directement vers son tricycle et placent leurs sacs et autres effets à l’arrière avant de prendre une position assise. Lentement mais sûrement, les tricycles se remplissent. Certains bougent. Les taximen restent terrés dans leur véhicule. Ces derniers n’ont pas de passagers. Au lieu de rentrer, ils restent- là à attendre au moins un client avec qui partir. Ces taximen crient galère. Pour eux, les conducteurs de tricycle leur ont rien laissé. “Ils ont arraché toute leur clientèle. Mon frère, ça ne marche pas. Je suis dehors depuis ce matin. Il est pratiquement 18h, tu es l’un des rares clients du jour. C’est comme çà depuis maintenant plusieurs mois”, laisse entendre un taximan. “Souvent, je gagne moins de 5000 francs la journée. Ce n’est pas facile”, ajoute-il non sans soupirer. Les chauffeurs de bus n’ont pas voulu trop bavarder. L’un d’entre eux s’est contenté de dire: “Chacun fait son travail” tout en disant respecter le choix des clients qui préfèrent les tricycles. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont les derniers de ce trio. Les arrêts sont vides, les bus aussi. “Je ne prends pas le bus. Eux, ils partent seulement sur les axes goudronnés. Pourtant, les taxis et les taxi-motos partent partout ou on veut”, informe un jeune qui vient de descendre d’un taxi.