Vols aggravés à Ouagadougou: de petits gangs expliquent leur mode opératoire

Ils sont jeunes et même très jeunes. Ils viennent de franchir le stade de l’adolescence. Au nombre de quatre, ils forment un groupe de délinquants spécialisés dans le cambriolage de boutiques, kiosques et quincailleries. Déposé à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, ils y ont été extraits le 20 février 2020 pour être jugés pour des faits de vols aggravés. Ils ont reconnu les faits.

Enfance ne rime pas avec innocence. C’est ce qu’enseigne l’histoire de ces quatre jeunes. Aristide, Athanase, Modeste et Florent à peine ils ont franchi la barre de l’adolescence ont basculé dans la délinquance. De nuit et les weekends, ils écumaient les zones de Zagtouli, Sandogo et Boassa et prenaient pour cible les kiosques, boutiques et quincailleries qu’ils cambriolaient avant d’emporter certains matériels.

Modeste, élève en classe de 4è qui se dit orphelin explique avoir opéré quatre fois avec le groupe. « La première fois, c’était avec Athanase et c’était une boutique qu’on a cassé. Moi je surveillais pour voir si quelqu’un ne vient pas. La deuxième fois, c’était aussi une boutique. C’est Aristide qui a cassé », a témoigné le jeune garçon. Pour cette deuxième opération, il explique avoir emporté deux batteries et une caisse de bière. Vous vous êtes élève. C’est à quel moment vous partez casser les boutiques puisque vous êtes censé être à l’école ? Questionne le juge. Ce sont les jours fériés et les weekends qu’on sortait et c’était la nuit, précise le jeune Modeste.

À l’opération suivante, ils ont ciblé une quincaillerie où ils ont emporté quatre boites de peinture et un poste téléviseur et un poste radio. Ce que l’on retient en gros, c’est qu’ils ont cassé des boutiques, kiosques et quincaillerie où ils ont pris deux cartons de biscuit, des pagnes et des sardines.

Aristide, lui, est mineur. Il comparait devant le tribunal de grande instance en qualité de témoin, son affaire étant pendante devant le juge des enfants. Il reconnait avoir pris part à trois vols à savoir le cambriolage du kiosque, de la boutique et le vol d’une machine à sou. Florent est cité dans cette procédure pour recel. En effet, la machine à sou qui avait été volée a été retrouvée par son devers et il s’attelait à payer le prix de la machine qu’il avait déjà commencé à utiliser.

Selon le procureur du Faso, il existe des éléments de gravité dans les faits reprochés aux prévenus. Les faits sont commis de nuit. « Ce sont des jeunes qui frôlent la minorité. Ils ont toujours leurs dents de lait alors qu’ils ont à leur actif plusieurs hauts faits de vol. Cela prouve la gravité des faits. Les relaxer, c’est leur donner l’occasion de rééditer d’autres faits. Si à cet âge, ils ont le cœur aussi dur pour commettre des faits aussi graves, c’est qu’ils sont suffisamment murs pour supporter une sanction pénale », a développé le ministère public. À l’encontre d’Athanase, le parquet a requis 72 mois d’emprisonnement et un million d’amende fermes. Contre l’élève Modeste, le procureur a demandé au tribunal de le condamner à 60 mois d’emprisonnement dont 48 mois fermes. Enfin quant à Florent, le procureur a requis 24 mois de prison et une amende d’un million fermes. Le dossier a été mis en délibéré. Nous y reviendrons.

Aya Ouédraogo

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