Burkina Faso : Des jeunes dévoilent les priorités de la junte
La Lutte contre le terrorisme, la corruption et le jugement des dossiers de crimes économiques et de sang doivent être les priorités du lieutenant-colonel Henri-Paul Sandaogo Damiba arrivé au-devant de la scène politique suite au putsch du 24 janvier 2022 perpétré contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
« Je jure devant le peuple burkinabé et sur mon honneur de préserver , de respecter , de faire respecter et de défendre la constitution, l’acte fondamental et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso. »
C’est la formule prononcée par le lieutenant-colonel Henri-Paul Sandaogo Damiba devant le Conseil constitution le 16 février 2022 lors de sa prestation de serment comme président du Faso. Après cette formalité, les Burkinabè veulent des résultats. A Ouagadougou comme à l’intérieur du pays surtout dans les zones sous emprise des groupes armés terroristes, les populations veulent voir la junte à l’œuvre.
Salif Kadiogo est un habitant de la région du nord touchée par l’insécurité. Pour lui, la sécurité doit être la première priorité du nouveau pouvoir. Cet avis est partagé par Yacouba Belem, vivant dans la région de la Boucle du Mouhoun. « La première priorité, c’est le rétablissement de la sécurité et la conquête du territoire qui échappe au contrôle de l’Etat », affirme –t-il.
La junte au pouvoir au Burkina Faso, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), devrait orienter ses actions dans la lutte contre la corruption, de l’avis de plusieurs citoyens. « La lutte contre la corruption est une question fondamentale de notre avis. Nous disons même la situation sécuritaire dans laquelle nous nous trouvons est due en grande partie à la grangène de la corruption », se convainc Narcisse Guéré.
S’inscrivant dans cette logique Yacouba Belem souhaite que le nouveau pouvoir engage des procédures contre les membres des anciens gouvernements qui « s’octroyaient des salaires illégaux » en plus du jugement de tous les dossiers de crimes économiques et de sang.
Pour y arriver, se convainc le citoyen Narcisse Gueré, le patriotisme doit être mis en bonne place. « Sans le patriotisme, aucun développement n’est possible. Le nouveau pouvoir doit travailler à inculquer les valeurs de patriotisme aux Burkinabé. Cela passe d’abord par l’exemplarité des dirigeants ».
Toutes ces priorités évoquées par les citoyens ne sont pas nouvelles pour l’officier supérieur Damiba. Lors de ses deux adresses aux Burkinabè, il a dit vouloir restaurer la sécurité au Burkina Faso et sortir l’artillerie lourde contre la corruption. Les citoyens vont le juger à l’œuvre.
Par Idrissa Koumbem