Commune de Bobo-Dioulasso: Mauvaise gestion et malversations financières au sein du Comité de gestion des Marchés

Depuis quelques mois, de fortes odeurs de mauvaise gestion et de malversations financières se dégagent de la structure autonome en charge de la gestion des marchés de la vile de Sya. Visiblement, une affaire de tentative de contrôle d’une «manne financière» dans laquelle le bourgmestre et un président de commission de la commune sont à couteaux tirés. Les deux hommes qui sont pourtant des élus du même parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se sont même trimballés en justice. Pendant que le marathon judiciaire se poursuit entre le tribunal administratif de Bobo-Dioulasso et le Conseil d’Etat de Ouagadougou, le Comité de gestion des Marchés (CGM) s’enfonce, chaque jour, dans une gouvernance calamiteuse des fonds générés par les contributions financières perçues au marché central et au marché des fruits et légumes.

 

A l’origine de cette bataille qui n’honore pas la capitale économique, une volonté manifeste d’un clan de faire main basse sur des sous dont la gestion est pourtant régi non seulement par les statuts régissant la régie ayant la gestion des marchés, mais également par l’orthodoxie financière. Au lieu d’aider les gens à améliorer leurs vies, le pouvoir semble être devenu le moyen de régler des comptes à ses adversaires réels ou supposés afin de se remplir les poches.

 

Et pourtant dans l’Ordonnance de référé de la Chambre du Contentieux du Conseil d’Etat n°012/2018 du 13 décembre 2018 dont Bendré a obtenu une copie, les magistrats de cette haute juridiction n’ont pas manqué de tirer la sonnette d’alarme. Depuis la révocation unilatérale de Ibraïma Traoré qui assurait statutairement la charge de président du CGM par le Maire «de nombreux dysfonctionnements sont apparus à la SGM tels que le non-respect de la tenue des réunions statutaires du comité de gestion des marchés (une réunion prévue chaque trois mois), la non soumission du budget 2018 à l’approbation du comité de gestion ainsi que les dépenses effectuées sans l’existence d’un budget validé, la non-validation jusqu’à présent du bilan de l’exercice 2017, des installations anarchiques au niveau du marché central ainsi que des occupations anarchiques autour du marché des fruits et légumes ; que par ailleurs, de graves insuffisances ont été décelées dans la gestion de l’actuel directeur et qui continuent ; la non-production à temps du compte de résultat et du bilan de la structure, la gestion d’une caisse de menues dépenses sans aucun inventaire, des mouvements impayés de près de 30 millions de francs à une société de gardiennage, la mise en place d’une grille salariale dans laquelle les animateurs de niveau Terminal sont placés au niveau CEP sans avoir associé le personnel de la structure.

 

Considérant que les faits précités sont de nature à compromettre gravement la structure de gestion des marchés, les membres du comité de gestion auquel appartiennent des représentants des commerçants, de la Chambre du commerce et du ministère de l’économie et des finances ainsi que des conseillers municipaux, avait sollicité un audit judicaire de la gestion financière de l’équipe intérimaire mis en place par le maire. Mais peine perdue. Ce dernier est plus préoccupé par sa volonté d’évincer le titulaire légal et légitime de la fonction plutôt que de veiller à la bonne gouvernance.

Comme on peut le voir, la situation est assez préoccupante. Des faits délicieux sont suffisamment clairs, des actes de détournement, de malgouvernance voire de détournements de fonds publics semblent établis.  L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) gagnerait à se rendre au chevet de cette structure avant que la préservation de l’intérêt général –ou ce qui en reste- ne foute définitivement le camp.

 

 

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