CPI : Laurant Gbagbo et Charles Blé Goudé, définitivement libres désormais !
Acquittés en 2019, l’ancien président ivoirien Laurant Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé, ont été contraints de rester dans les liens de la Cour pénale internationale par suite d’appel interjeté par la procureure Fatou Bensouda. Statuant sur cet appel, la Cour a déclaré, ce 31 mars 2021, les deux accusés définitivement libres, confirmant ainsi la décision rendue en janvier 2019.
Très attendue, la décision de la chambre d’appel de la CPI est enfin tombée. Elle a été annoncée par le juge nigérian Chile Eboe-Osuji en ces termes : « La chambre d’appel rejette l’appel du procureur ». Subséquemment, l’ancien président ivoirien et son co-accusé Charles Blé Goudé sont désormais libres de toutes les charges.
En rappel, les deux personnalités ivoiriennes ont été accusées de quatre chefs d’accusation (meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains). Des accusations qu’elles n’ont eu de cesse de rejeter, avant d’être acquittés en janvier 2019 par des juges qui avaient pointé« la faiblesse exceptionnelle » du dossier d’accusation. Contre cet acquittement, la procureure d’alors, Fatou Bensouda, avait interjeté appel, en indiquant que « L’appel démontrera que la chambre de première instance a commis des erreurs de droit et de procédure qui ont abouti à l’acquittement de M. Gbagbo et de M. Blé Goudé pour tous les chefs d’accusation ». Cette démonstration ne sera finalement pas faite, puisque l’examen de l’appel a donné à une décision de confirmation.
Désormais libres et détenteurs de passeport diplomatique, Laurant Gbagbo et Charles Blé Goudé peuvent regagner leur pays, la Côte-d’Ivoire où les parents des trois milles morts (morts qui auraient justifié leur arrestation) ont certainement le sentiment de déni de justice. Et ce, à un moment où le président Alassane Ouattara difficilement réélu peine à conforter son pouvoir. Quand on a conscience de la forte popularité encore vivace de ces ex-pensionnaires de la prison néerlandaise à Scheveningen (dans les faubourgs de La Haye), l’on peut craindre des tensions politiques consécutives à leur retour.
Elie Paré