Infection sexuellement transmissible : Pas toujours nécessaire d’avoir des rapports sexuels pour la contracter

Dr Josiane Ouédraogo, gynécologue obstétricienne, experte en santé sexuelle et reproductive

Dr Josiane Ouédraogo, gynécologue obstétricienne, experte en santé sexuelle et reproductive

Chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible (IST) selon l’OMS. Ainsi, ce sont plus de 300 000 000 de personnes qui contractent chaque année, l’une des 4 principales IST que sont la chlamydiose, la gonorhée, la syphilis ou trichomonase. Et ce sont plus de 290 000 000 de femmes qui souffrent d’une infection à papilloma virus humain (virus pouvant induire le cancer du col de l’utérus). Les IST, constituent un groupe d’infections qui peuvent toutes se communiquer au cours d’un contact sexuel. Mais, il n’est pas nécessaire d’avoir des rapports sexuels pour contracter les IST, même si elles se propagent le plus couramment par le biais de l’activité sexuelle. Quels sont les modes de transmission des IST ? Comment elles se manifestent ? Dr Josiane Ouédraogo, gynécologue obstétricienne, experte en santé sexuelle et reproductive, apporte des éléments de réponse.

Bendre : Quels sont les différents types d’IST?

Dr JO : Les maladies sexuellement transmissibles peuvent être d’origine bactérienne (type bactérien), mais également de type viral, de type parasitaire ou de type mycosique (champignons).

  • Chez les femmes, certains micro-organismes peuvent pénétrer dans le vagin et atteindre le col de l’utérus, puis l’utérus, les trompes de Fallope, les ovaires.
  • Chez les hommes, les micro-organismes qui pénètrent dans l’organisme au niveau du pénis peuvent infecter le tube qui véhicule les urines de la vessie jusqu’au pénis (l’urètre) ; l’infection chronique de l’urètre pouvant entraîner un resserrement du prépuce, de sorte qu’il ne peut plus recouvrir l’extrémité du pénis. Il peut y avoir un rétrécissement de l’urètre, bloquant le passage des urines et un développement d’une fistule (canal anormal) entre l’urètre et la peau du pénis. Ils peuvent remonter dans le tube qui véhicule le sperme pour infecter l’épididyme (tube replié sur lui-même situé au-dessus de chaque testicule).

 

Quels sont les modes de transmission?

Même si les IST surviennent habituellement après des rapports sexuels vaginaux, oraux ou rectaux avec des partenaires infectés, la pénétration génitale n’est pas nécessaire pour disséminer l’infection. Le souci d’étiqueter précisément l’origine  de l’ST doit être constant (agent spécifique ou non). Les IST traduisent toujours une rupture de l’équilibre de l’écosystème ; qu’il soit dû à une altération du revêtement, une diminution de l’immunité générale, une carence oestrogénique, des habitudes inadaptées, ou à une irruption d’un nombre important de germes ou de germes à effet particulièrement pathogène.

Certaines IST peuvent être transmises par d’autres voies, notamment :

  • Un contact physique rapproché, (contact de pubis pour les infestations par les poux) ou les baisers,
  • De la mère à l’enfant avant la naissance ou au moment de l’accouchement (syphilis, herpes, gonococcie HPV…)
  • L’allaitement, pour l’infection par le VIH
  • Les instruments médicaux contaminés, pour l’infection par le VIH

                

Comment se manifestent les IST chez la femme ? Et chez l’homme ?

De nombreuses personnes atteintes d’IST peuvent ne présenter aucun symptôme évident. Il peut donc se passer du temps avant qu’elles ne cherchent à obtenir des soins, ce qui augmente les risques de problèmes de santé ou de complications liés aux IST ainsi que la possibilité de propager l’IST aux partenaires.

De nombreux symptômes peuvent évoquer une IST, bien que chaque infection ait des symptômes spécifiques :

  • Des démangeaisons dans la région génitale ou anale ;
  • Une douleur pelvienne non associée aux menstruations ;
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels ;
  • Un écoulement du pénis ou du rectum ;
  • Un écoulement vaginal supérieur à la normale ;
  • Des émissions douloureuses d’urine ou plus fréquentes ;
  • De la fièvre, des maux de tête, une sensation de malaise général ;
  • Un gonflement au niveau de l’aine ;
  • Des plaies ou des éruptions sur les régions génitales ou anales, et parfois aussi dans la bouche.

 

Madina Belemviré

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