Développement du Burkina Faso : S’inspirer de l’esprit patriotique chinois

Il était une fois, un militaire chinois qui devrait se marier. Le jour de son mariage, pendant même que tout était fin prêt et que la mariée attendait son prince charmant pour la célébration du mariage, son commandant l’appelle pour lui demander de rejoindre la base parce qu’il y avait une urgence. On avait besoin de lui pour piloter l’hélicoptère qui devrait envoyer du renfort sur un terrain d’opération. Sans hésiter, ce militaire a répondu à l’appel de la patrie. Le plus beau jour de sa vie, abandonnant ainsi sa charmante princesse, sa famille et ses invités.  Combien sommes-nous à consentir un tel sacrifice ? Un tel dépassement de soi au profit de notre pays ? 

 

Depuis plusieurs  jours, une délégation de journalistes Burkinabè et de fonctionnaires de l’administration du pays des hommes intègres séjournent au pays de Mao Tse Tung. Ils y sont pour mieux connaître ce pays avec qui le Burkina a renoué ses relations diplomatiques en mai dernier. Trois semaines durant, les Burkinabè iront à la connaissance de ce peuple qui, il y a encore quelques décennies, comptaient parmi les plus pauvres de la planète. Mais en  réalité, les Chinois ont un secret qui pourrait être résumé en trois mots: la discipline, le travail et le patriotisme.

Rien de grand ne peut se construire dans l’indiscipline. La Chine si grande si puissante et si développée l’a compris. Malgré sa position de première puissance économique mondiale, elle réfléchit  toujours aux moyens d’aller de l’avant. Lors de son dernier congrès, le parti communiste chinois a décidé de poursuivre son travail en mettant l’accent sur le renforcement de la discipline,  en combattant la corruption et surtout en punissant sévèrement leurs auteurs. Par exemple chez nous, la Banque Mondiale indique que la corruption pèse pour 25% sur le PIB du Burkina Faso. C’est énorme. Sans discipline, notre pays continuera de patauger dans les eaux boueuses et saumâtres de la misère et de la souffrance. Nous continuerons alors à tendre la sébile et à demander aux peuples qui ont opté pour la discipline de continuer de nous aider, éternellement. Le premier chantier à ouvrir urgemment dans notre pays à la croisée des chemins doit donc être celui de la discipline, sève nourricière de tous les succès. Nos amis chinois peuvent nous inspirer.  Et à cela viendra se greffer l’amour du travail.

Un peuple de travailleurs

Au dernier congrès du parti communiste chinois, il était aussi question  de lutter sans relâche pour réaliser le rêve chinois du grand renouveau de la Nation afin qu’à l’horizon 2050, la Chine soit une Nation puissante et prospère.  Les Chinois ont travaillé ces dernières années sur tous les fronts, ont engrangé d’énormes progrès. Pour preuve, nous explique un ancien ministre chinois, membre du parti, « en 1978, le revenu annuel par habitant était de 200 dollars. En 2018, le revenu annuel par habitant est de 8250 dollars ». En plus, a ajouté le ministre  Sung Mingchang pour montrer ce que le travail leur a rapporté : « en 1978,  l’espérance de vie dans mon pays était de 49 ans. En 2018, il est passé à 77 ans ».

Et nous ? Que faisons-nous en ce moment ? Des débats creux, des haines inutiles, de la conspiration permanente contre nous-mêmes et contre notre propre pays. De la paresse nous en avons fait notre meilleur compagnon. Le « Voltaïque » travailleur, devenu plus tard « Homme intègre » a goûté au fruit interdit de la paresse. Des maquis et boîtes de nuits nous avons fait nos domiciles oubliant ce que tous les élèves de ce pays ont appris au cours de leur cursus à savoir que le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. Comme les Chinois, nous devons impérativement nous mettre au travail, chacun à son poste. Mécanicien, soudeur, enseignant, ministre, président, cultivateur, nous devons renouer avec les valeurs du travail ; pour ce pays, par patriotisme. Et c’est là, le dernier point de la clé du succès chinois.

Le Chinois aime son pays

Thomas Sankara nous enseignait que nous devons consommer ce que nous produisons et produire ce que nous consommons. Le patriotisme démarre en effet par là. Quand on aime son pays, on ne peut qu’aimer sa cuisine, ses cultivateurs, ses ouvriers, ses industries, etc. Les chinois consomment ce qu’ils produisent et produisent ce qu’ils consomment.

Ces gens-là ont beaucoup souffert de la misère et du sous-développement. Ils ont alors décidé de s’organiser et de travailler pour inverser la tendance. L’indiscipline et la paresse ne peuvent pas avoir de place partout où il y a l’amour de la patrie. C’est parce qu’ils aiment leurs pays qu’ils ont décidé de travailler à le développer. En septembre 2017, le parlement chinois a adopté une loi créant le délit d’offense à l’hymne nationale.  En effet, lorsque l’hymne nationale est chantée dans ce pays, vous avez l’obligation de vous montrer très attentifs et chanter de manière solennelle. L’infraction d’offense à l’hymne nationale est punie de 15 jours de détention. Selon l’Assemblée nationale chinoise, cela va contribuer à promouvoir le patriotisme et nourrir les valeurs essentielles du socialisme.

Patriotisme. Que signifie encore ce mot chez beaucoup de nos compatriotes ici au Burkina? Contre leur propre pays, des Burkinabè conspirent nuit et jour au nom de leurs intérêts personnels et égoïstes. Des Burkinabè sont prêts à brûler leur pays pour chauffer leur café ou pour beurrer leur pain. Des Burkinabè sont prêts à vendre une partie du territoire national pour s’acheter voiture, villa et pour entretenir leurs maîtresses. Les échecs, les succès, la sueur et le sang versé par nos devanciers pour construire ce pays leur importe peu. Même nos forces de défenses et de sécurité, censés être le rempart de la discipline, du travail et surtout du patriotisme sont en train de décevoir.

Le militaire chinois qui a préféré laisser sa nouvelle femme en pleine célébration de mariage pour aller répondre à l’appel de la patrie doit nous inspirer tous. Il doit être la source de la renaissance du patriotisme chez nous.   En vérité en vérité, aucun peuple ne peut aller au développement et vivre le bonheur, sans un minimum de sacrifice, de discipline et de patriotisme. C’est seulement à ce prix que notre pays pourrait connaître le développent et le bien-être.

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